Les habitants du quartier des Bords de Loire ont manifesté une vive émotion après qu'un homme ait mortellement chuté d'un immeuble, mardi 12 juillet dans la soirée. Trois hommes, suspectés d'avoir poussé la victime, ont été mis en examen et écroués.
C'est une scène d'une violence inouïe à laquelle ont assisté, mardi 12 juillet dans la soirée, les habitants du quartier des Bords de Loire à Nevers (Nièvre). Ce soir-là, une dispute éclate dans un appartement du 2, rue du 8 mai 1945. Plusieurs individus, apparemment fortement alcoolisés, passent alors un homme à tabac.
"C'était violent, la personne était en détresse", décrit Annie (le prénom a été modifié). "Ils l'ont vraiment tabassé. À un moment, la dispute s'est calmée... puis ça a repris de plus belle. C'était tellement fort que ça a réveillé ma voisine du bas, qui m'a dit à un moment qu'elle allait appeler la police."
Mais la dispute tourne rapidement au drame. "J'ai vu une ombre passer très rapidement", se souvient la riveraine. "Et un bruit, assourdissant." Ce bruit, c'est celui du corps de la victime qui, défenestré, a terminé sa course six étages plus bas.
"Ils n'ont même pas jeté un coup d'œil à la victime"
Alertés par le choc, de nombreux habitants des immeubles se précipitent dehors. Ils constatent, effarés, ce qui vient de se produire. "Je me suis mis à la fenêtre de la cuisine, et là j'ai vu la personne par terre", raconte Isabelle. "Je suis vite descendue et mon compagnon m'a envoyé une nappe pour essayer de cacher le corps."
Mickaël a lui aussi le réflexe de se saisir d'un drap pour dissimuler le corps à la vue des plus jeunes. Mais les pompiers, prévenus par plusieurs voisins, déconseillent de placer quoi que ce soit sur le cadavre afin de ne pas détruire des preuves éventuelles. "Ils ont dit de se mettre juste debout autour, pour essayer de cacher un peu", précise Mickaël.
Peu de temps après, les agresseurs présumés descendent à leur tour. Mais loin d'eux l'idée de reconnaître toute implication dans l'affaire. "Ils n'ont même pas jeté un coup d'œil à la victime", s'insurge Annie. "Ils sont descendus comme si de rien n'était", abonde Mickaël. "Ils ont dit 'non, on n'a rien à voir avec ça'. Pas de pitié, rien."
Les agresseurs rattrapés par les riverains
Mais certains habitants sont formels : ces individus étaient bien présents dans l'appartement d'où émanaient les cris. Pas question donc de les laisser partir avant l'arrivée des forces de l'ordre. "Ils étaient en train de partir tranquillement, mais grâce aux enfants de 15-16 ans, on en a neutralisé deux sur les trois", s'enorgueillit Mickaël.
Le troisième fuyard est quant à lui attrapé par les policiers, quelques minutes plus tard. Placés en garde à vue pour homicide, les hommes sont finalement mis en examen et écroués jeudi 14 juillet.