Michel Neugnot a été accusé de tenir des propos racistes envers un élu neversois, Mahamadou Sangaré, lors d'un déplacement à Imphy (Nièvre), en août dernier. Le vice-président de la région Bourgogne Franche-Comté, a été suspendu de ses fonctions de premier secrétaire fédéral du PS en Côte-d'Or. Mahamadou Sangaré répond aux questions de la rédaction de France 3 Bourgogne.
Michel Neugnot, vice-président (PS) du Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté, accusé d'avoir tenu des propos racistes le 22 août à Imphy (Nièvre), nie tout en bloc. "Je ne me suis jamais adressé à cet élu dans les termes qui me sont reprochés", se défend-t-il.
L'élu en question, Mahamoudou Sangaré, membre du Conseil municipal de la ville de Nevers, confirme, lui, avoir entendu le qualificatif de "baobab" à son adresse.
Qu'avez-vous entendu ?
Mahamadou Sangaré : je n'avais pas beaucoup prêté attention parce que j'étais choqué. Et ce n'est qu'après que le journaliste (un journaliste du Journal du Centre ndlr) est venu me voir pour me demander si j'avais bien entendu ce que lui avait entendu. Je lui ai répondu que oui. Et c'est souvent que j'entends des choses comme ça !
Comment avez-vous réagi ?
M.S. : Par dignité, je ne voulais pas répondre, mais au moins que Michel Neugnot assume ce qu'il a fait, c'est tout. Moi, je ne demande pas la lune, mais je trouve ça choquant, très choquant. Et je trouve encore plus choquante l'attitude de Madame Dufay (NDLR : la présidente PS de la région Bourgogne-Franche-Comté) aujourd'hui. Voilà, les convictions, ça n'est le monopole de personne. Je pense qu'ils n'ont rien compris à l'évolution de nos sociétés. C'est dommage, c'est pathétique.
Ça vous a surpris que ni Michel Neugnot ni Marie-Guite Dufay ne prennent contact avec vous ?
M.S. : Oui, on n'en serait pas là. Voilà !
Qu'est-ce que vous attendez maintenant ? Des explications, des excuses ?
M.S. : Non, on connaît maintenant la nature des gens, moi je trouve cela déplorable. Je n'en dirai pas plus. Ce que mon maire (Denis Thuriot, du parti Renaissance ndlr) a dit me suffit amplement.
Mais il ne faut pas jeter l'opprobre sur tout un parti. Je fais remarquer que ce sont les militants socialistes qui ont demandé, ça veut tout dire. Ce sont les militants et quelques élus qui ont jugé inacceptables ces propos et qui ont demandé à ce qu'il y ait des sanctions. Moi, à mon niveau, ça me suffit.
Vous ne comptez pas porter plainte, ou aller plus loin ?
M.S. : Pas pour l'instant ! Mais de grâce, que Michel Neugnot sorte du déni. C'est tout. Quand on a des convictions, qu'on est une personne de gauche, on ne tient pas des propos comme ça".