Un remblai rectiligne qui court de part en part dans la campagne, c’est tout ce qu’il reste du cut-off de Nevers : la plus importante structure ferroviaire construite en France, par les Américains, en 1918. Une voie ferrée et un pont spectaculaire au-dessus de la Loire. L’association « La Sermoisienne » sauvegarde le souvenir de ce remarquable ouvrage d'art de la première guerre mondiale.
Pour transporter leurs troupes et leur matériel depuis Nantes jusque sur le front en passant par Dijon, les Américains doivent traverser la gare de Nevers. Avec 30 trains de 500 tonnes par jour, c’est impossible. Ils décident donc de construire une ligne de contournement.
Source archives :
- Association La Sermoisienne
- Pathé Gaumont
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©France 3
Lancés le 20 Juin, les travaux, titanesques, vont durer 4 mois. Un record. 4 à 5000 hommes terrassent le terrain... 124 000 mètres cubes d’excavation, 327 000 mètres cubes de remblais. Des centaines de sapins sont amenés du Dauphiné. Enfoncés de 7 à 8 mètres dans le lit du fleuve, leurs troncs forment les piles d’un pont à tablier métallique sur chevalet, de 427 mètres de long. Ils s’élèvent de 6 à 7 mètres au-dessus de l’eau. Chaque pile comporte 40 troncs entretoisés et étayés.
Le 20 octobre les travaux sont terminés. Le 11 novembre l'armistice est signé. Le cut-off ne sert que 22 jours pendant la guerre, mais néanmoins jusqu’au 12 août 1919 pour l’évacuation des troupes. 4 mois pour construire la ligne ferroviaire. 4 ans pour la démonter, de 1921 à 1925.. Dans la Loire, des pieux sciés émergent encore lorsque les eaux sont basses. En 2017, un mémorial a été inauguré à Sermoise, à l'extrémité du port de Plagny : un authentique un morceau de la voie ferrée rappelle aux passants l’histoire du cut-off de Nevers.