Le procureur de la République de Nevers Alexa Carpentier a annoncé ce vendredi 7 avril que deux personnes d'une vingtaine d'années ont été présentées à un juge d'instruction. Ils ont été placés en détention provisoire, dans l'affaire de l'incendie du centre social ESGO à Nevers le 24 février dernier.
L'incendie s'était déroulé dans le quartier de la Grande Pâture à Nevers le 24 février 2023 : un véhicule poussé contre le bâtiment avait incendié l'Espace Socio-Culturel Grand Ouest, portant le préjudice matériel à hauteur de 150 000 euros.
Une enquête conjointe
Le procureur de la République de Nevers, Alexa Carpentier, a tenu une conférence de presse ce 7 avril. Elle a rappelé que l'incendie volontaire faisait suite "à d'autres faits commis depuis janvier 2022 au préjudice de l'ESGO, de son directeur et de son personnel."
Sous la direction du procureur de la République de Nevers, l'enquête a été menée à la fois par la sûreté urbaine du commissariat de Police de Nevers et par le Service de Police Judiciaire d'Auxerre.
Témoignages sous couvert d'anonymat
Alexa Carpentier a rappelé que les témoins "étaient invités à coopérer avec les services d'enquête et que, à leur demande, leur anonymat serait garanti."
Ce qui semble avoir porté ses fruits, car "ces personnes ont pu apporter des éléments circonstanciés et déterminants ont permis d'identifier les personnes désignées comme ayant incendié le bâtiment."
Deux détentions provisoires et plusieurs gardes à vue
Les témoignages ont permis d'aboutir à plusieurs gardes à vues. Mais aussi d'autres éléments techniques : "Tous les éléments techniques ont été exploités : vidéosurveillance, téléphonie et enquête de terrain."
Les deux personnes placées en détention provisoire ce vendredi 7 avril sont, selon Alexa Carpentier : "deux jeunes hommes d'une vingtaine d'années, issus du quartier, n'ayant jamais été condamnés. Ils ont été placés en garde à vue le 5 avril en début de matinée, garde à vue prolongée et ils ont été présentés au juge d'instruction ce vendredi matin. Ils ont tous deux été mis en examen pour destruction ou dégradation par incendie."
Le procureur ajoute qu'une information judiciaire a été ouverte ce vendredi matin, et a précisé que "les deux hommes, à l'issue de leur présentation au juge d'instruction, ont été mis en examen et placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet."
Les deux hommes nient leur implication, "sans pour autant donner d'explications cohérentes sur les raisons de leur mise en cause par plusieurs éléments concordants.
Les motivations de leur acte restent donc à éclaircir par le biais d'investigations qui seront menées sur commission rogatoire du magistrat instructeur."
En parallèle, 4 autres personnes avaient été placées en garde à vue "mais leur responsabilité n'a pas été établie."
L'enquête se poursuit
Le procureur a rappelé que l'enquête était toujours en cours et que "l'appel à témoigner est toujours d'actualité" et que "le code de procédure pénale permet de protéger l'anonymat des témoins : leur identité est ainsi seulement connue d'un enquêteur et des magistrats validant l'anonymat, mais n'apparaît jamais dans le dossier et ne peut en aucune manière être divulgué aux personnes mises en cause ou à tout autre témoin, ni pendant l'enquête ni ensuite."
Le procureur de la République a souligné les difficultés rencontrées par les enquêteurs dès le début de la procédure, "notamment du fait du silence – que certains pourraient qualifier d'omerta – pesant sur les faits et sur leurs auteurs."
Concernant la suite de l'enquête, c'est le juge d'instruction qui est à la direction des investigations, en agissant par l'intermédiaire d'une commission rogatoire.