Un bouchon formé de masques et lingettes usagés a bloqué le réseau d'assainissement de Nevers pendant plusieurs jours. La situation est rentrée dans l'ordre après 24 heures d'intervention. D'importants moyens ont dû être mobilisés.
Un bouchon de six mètres cube et de près de quatre tonnes. Voici la découverte faite par les services de Veolia et de Nevers Agglomération dans le réseau d'assainissement des eaux usées, mardi 9 novembre. Composée de masques et de lingettes usagés, cette "mélasse" a mobilisé plusieurs équipes de dix hommes pendant plus de 24 heures. Veolia a également dû faire venir du matériel spécial pour retirer l'agrégat, en l'occurrence un hydrocurer et un double grappin.
Le problème a finalement été réglé ce mercredi 10 novembre en fin de journée.
Le bouchon a bloqué l'écoulement des eaux usées vers la station d'épuration au niveau du poste de refoulement des Eduens, à Nevers. Cette partie du réseau traite les effluents de 80% des habitants de la ville et de ses deux voisines, Coulanges-lès-Nevers et Varennes-Vauzelles.
Un travail de sensibilisation des habitants
"Ces phénomènes sont de plus en plus fréquents dans les réseaux d'écoulement des eaux usées", explique Alexandre Minchin, directeur des opérations de Veolia Bourgogne. "Pour éviter que ça se produise, il suffit d'arrêter de jeter des lingettes dans les toilettes."
Selon lui, les fabricants auraient aussi leur part de responsabilité dans la formation des bouchons. "Les informations données sur les paquets de lingettes ne sont pas toujours très claires. Il est parfois indiqué qu'elles sont bio-dégradables, parfois non. Une fois dans l'eau, ça importe peu : elles ne peuvent pas du tout s'y décomposer."
Pour pallier ces zones d'ombre, Veolia organise régulièrement des événements pour sensibiliser les populations à ces problématiques, en partenariat avec Nevers Agglomération. "On essaie de sensibiliser au maximum depuis plusieurs années", précise Dominique Derangère, cheffe du service eau et assainissement de Nevers Agglomération. "Mais ce n'est pas facile de lutter contre l'incivisme et l'insouciance."
Ces comportements ont pourtant des conséquences. L'opération de retrait du bouchon aurait coûté environ 15 000 euros au prestataire. Il aurait également entraîné le déversement dans la Loire d'une centaine de mètres cube d'eaux usées.