Le congrès de la Fédération nationale bovine s'est ouvert ce mercredi à Nevers pour deux jours. Il accueille les représentation de la filière bétail et viande bovine de la France entière. Nous avons suivi deux éleveurs pour comprendre les difficultés auxquelles est confrontée la filière.
C'est à Nevers que la Fédération nationale bovine organise cette semaine son congrès national. Sur deux jours, le 1er et le 2 février, les représentants de la filière bétail et viande bovine se rassemblent à la Maison de la culture.
Pour mieux comprendre les difficultés que doit supporter la filière bovine, une de nos équipes est allée à la rencontre de deux éleveurs de la Nièvre, installés à Marzy.
Depuis le début des années 90, Jean-Luc et Franck Beuriat ont pris la suite de leur père à la ferme. Une transmission choisie.
"Depuis que je suis tout gamin, j'ai toujours voulu m'installer. J'aimais les animaux, j'aimais ce que mon père faisait sur l'exploitation. Et j'avais ça dans le sang", confie Jean-Luc Beuriat.
De 35 vaches il y a 25 ans, on est passé à 220 aujourd'hui. L'exploitation familiale s'est développée, pourtant depuis plus de 10 ans, les crises agricoles rythment leur vie. La principale : le niveau des cours de la viande, insuffisant pour couvrir les charges.
"On est aux alentours de 3€40, suivant les catégories d'animaux. Il faudrait qu'on soit aux alentours de 4€ le kilo de viande produite [pour que ce soit rentable]", détaille Franck.
Difficile de se verser un salaire
Pour réduire les coûts, les bêtes sont nourries grâce aux 110 hectares cultivés par les deux frères. Malgré tout, pas toujours facile de se verser un salaire face aux remboursements d'emprunts et aux investissements nécessaires.Des budgets que ne comblent pas les quelque 100 000 euros qu'ils touchent de l'Europe chaque année.
"Il faut qu'on arrive à vendre notre produit. C'est surtout ça. On se bat là dessus [...] pour ne pas être tributaires que l'Etat nous donne", ajoute Jean-Luc.
Pour ces éleveurs, des pistes existent : valoriser la qualité, développer les débouchés à l'exportation. Essentiels pour eux, pour ne pas rester spectateurs des mutations en cours.
"On passe d'une agriculture familiale [...] à des tailles d'exploitation beaucoup plus importantes. Donc des structures de type beaucoup plus industriel", constate Jean-Luc.
S'agrandir pour survivre. Un modèle parfois remis en question, mais qui pourrait pousser ces éleveurs à tenter de se développer encore dans les prochaines années.
Intervenants : Jean-Luc Beuriat, éleveur bovin
Franck Beuriat, éleveur bovin