Pour la quatrième année de suite, le No Logo Festival a affiché complet avec 42 000 festivaliers sur trois jours. Une affluence record qui en fait le plus gros festival de reggae de France. L'événement a aussi été marqué par un dispositif de gendarmerie très important.
"Cette année, nous avions la programmation la plus qualitative des six éditions mais sûrement la moins commerciale donc la moins facile à vendre auprès des festivaliers. Jusqu'à quelques jours avant le début du festival, je n'étais pas serein.", explique Florent Sanseigne, directeur du No Logo Festival. Pourtant le pari est largement gagné. 42 000 festivaliers sur trois soirs ont répondu présent.
"Se renouveler pour donner envie aux festivaliers de revenir"
Un ouf de soulagement pour le directeur puisqu'en dessous des 38 000 places vendues, le festival perd de l'argent. Pour le No Logo, la billetterie représente 70 % du budget. Les 30 % restant viennent de la vente de boissons, du merchandising et des frais d'entrée payés par les exposants pour être présents sur le festival. "On continue d'être un ovni qui fonctionne sans sponsor et sans subvention. Si on fait une année moins bien, on meurt... Mais ce sera le choix des festivaliers. Pour l'instant, on continue et on essaye de se renouveler pour leur donner envie de revenir mais le but n'est pas de grossir à tout prix."
"Il n'y a eu aucune prévention, que de la répression"
Cette sixième édition n'a tout de même pas été de tout repos pour l'équipe du festival. "On regrette vraiment l'attitude de la gendarmerie qui a mené des contrôles de grande ampleur. Je ne suis pas contre la sécurité et la prévention mais pendant ce week-end, il n'y a eu aucun dialogue, que de la répression, s'énerve Florent Sanseigne. Depuis la circulaire mise en place par le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, nous payons pour les services de l'Etat. Cette année, on nous a demandé 44 000 €, soit 12 000 € de plus que l'année précédente, tout ça pour que les gendarmes lâchent les chiens renifleurs de drogue sur les festivaliers".
Des frais de sécurité qui mettent en péril les festivals
Pour le directeur du No Logo, demander aux festivals de facturer la présence des forces de l'ordre, "c'est vouloir leur mort, ruiner la culture populaire et mettre en péril l'exception culturelle à la française. Si les frais continuent d'augmenter, beaucoup d'événements devront annuler ou augmenter leurs tarifs. La culture sera de plus en plus chère et uniquement accessible à une élite. Je trouve ça très grave."
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