"Nous ne sommes pas des fous anti-vax" : à Besançon, des soignants non vaccinés contestent leur suspension

Plusieurs soignants non vaccinés de l'hôpital de Lons-le-Saunier dans le Jura ont contesté leur mise à pied devant le tribunal administratif de Besançon. Pour dix d'entre eux l'audience se déroulait ce jeudi 7 octobre. Un rassemblement de soutien a été organisé devant la juridiction.

Une petite cinquantaine de personnes se sont réunies devant le tribunal administratif de Besançon ce jeudi 7 octobre pour soutenir dix soignants de l'hôpital de Lons-le-Saunier mis à pied par leur établissement et qui ont contesté cette décision devant la juridication bisontine.

La décision du juge devrait être donnée dans la journée, une procédure rapide du fait du caractère urgent de la situation, les suspendus sont en effet privés de salaire. "L’argumentaire développé a été très juridique. La question n’est pas «pour ou contre le vaccin ?» mais «est-ce que la loi du 5 août (qui oblige les soignants à la vaccination, ndlr) viole des dispositions internes, européennes et internationales ?»", a expliqué Fabien Stucklé, l'avocat des soignants après l'audience. Il dit recevoir 10 à 30 appels par jour de personnes dans le même cas que ses clients.

Avant l'audience, peu avant 9h, des employés de l'hôpital et leurs proches, des syndicalistes et des membres des manifestations le samedi contre le pass sanitaire ont déployé des banderoles et scandé quelques slogans.

"Je suis à 6 mois de la retraite et ma carrière va surement s'achever comme cela"

Parmi les soutiens, il y avait également d'autres soignants de Lons-le-Saunier, en majorité des infirmières et des sages-femmes, non-vaccinés donc mis à pied. Elles passeront également devant le tribunal administratif dans les prochains jours. "Nous ne sommes pas des fous anti-vax, commence l'une d'entre elles, qui souhaitent rester anonyme. Simplement, avec les connaissances qui sont les nôtres aujourd'hui, je pense qu'il est plus dangereux de se faire vacciner contre le Covid que de ne pas le faire."

Pour elle, l'annonce de cette obligation a été un "choc" qu'elle qualifie de "décision politique" : "on nous propose soit le vaccin soit de mourir de faim". "La contrainte nous met dans une situation insupportable", confirme Frédéric Augier, le médecin de l'équipe mobile de soins paliatifs du sud Jura, lui-aussi suspendu.

Les soignants sont inquiets pour leur avenir car ils vont être privées de salaire. Pour pouvoir travailler dans un autre secteur, ils doivent se mettre en disponibilité de l'hôpital, ce dont ils n'ont pas forcément envie car toutes aiment leur métier et espèrent pouvoir l'exercer à nouveau bientôt. "Je suis à 6 mois de la retraite et ma carrière va surement s'achever comme cela après tant d'années de bons et loyaux services", s'attriste l'une d'entre elles. Pour tenir moralement, elles ont mis en place un fil de conversation et organisé des réunions hebdomadaires. 

Mais les décisions prises ailleurs ne leur donnent beaucoup d'espoirs : à Strasbourg, un recours similaire porté par des soignants dans le même cas a conduit à la confirmation de leur suspension. 

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