Dimanche 9 décembre à 10h50, le réseau régional de France 3 vous donne la parole pour comprendre l’origine du mouvement des "gilets jaunes" dans Dimanche en politique. Voici vos premiers témoignages.
Depuis mi-novembre, le mouvement des "gilets jaunes" a pris la première place de nos conversations. Au travail, à la maison, sur les réseaux sociaux, si tous les Français n’y participent pas, chacun a croisé ces citoyens révoltés, prêts à se mobiliser pendant longtemps, au détour d’un rond-point ou aux abords d’un péage.
Toute la France en jaune ? Pas toute non, certains ne se reconnaissent pas dans un mouvement multi facettes qui se cherche une ligne directrice. Construit sans les corps intermédiaires, le phénomène a pris des proportions que certains récusent. La violence apparue en marge des manifestations, les revendications confuses, ces aspects ont refroidi une partie des Français. Ceux-là sont moins visibles, leur parole ne remonte pas toujours à la une des médias.
Né d’une colère contre la taxe sur les carburants, ce mouvement est devenu au fil des jours, une fronde populaire d’un pan de la société, contre un mode de fonctionnement, un monde à deux vitesses. Un empilement de doléances venues de la France des oubliés.
Dimanche 9 décembre 2018, nous consacrons l'émission Dimanche en politique en Bourgogne-Franche-Comté au mouvement des "gilets jaunes". Et nous vous donnons la parole directement. Vos réponses nous permettront d’en faire écho pendant cette émission spéciale de 52 minutes, mais aussi sur notre site. Pour avancer ensemble, comprendre, et éclairer les faits.
Des premiers témoignages nous sont déjà parvenus. Ils sont à lire ci-dessous. Nous les avons retranscrits tels qu'ils nous ont été transmis. Il peut donc y subsister quelques fautes de frappe.
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Qu’est ce qui vous a fait enfiler un gilet jaune ?
C'est bien sûr le pouvoir d'achat qui revient largement dans les premiers témoignages que nous avons reçu. "300 euros en plus pour le SMIC et les salaires de moins de 2200 euros", demande ainsi Jean-Baptiste Redde, habitant d'Auxerre (Yonne). "Enlever la hausse de la CSG des retraites", ajoute Jean-François Dupré, qui réside à Pacy-sur-Armançon dans l'Yonne.
"Qui sème le vent récolte la tempête"... L’arrogance, le mépris du p'tit jeune installé à l'Elysée qui du haut de ses 40 ans a traité ses aînés de privilégiés (les fameux retraités riches à 1200 €/mois), il n'a de cesse de les étouffer, non revalorisation des pensions, non indexation et pour finir un petit coup de CSG (même sur des pensions de moins de 1200 € par l'application du revenu fiscal de référence)", poursuit Didier Gaudillere sur Facebook.
Certains déplorent "le mépris de Macron" et "du gouvernement" quand d'autres soulignent l'injustice sociale et fiscale dont ils disent être victimes. "Pouvoir vivre décemment jusqu’a La fin du mois car c’est juste inhumain de ne pas pouvoir manger et vivre correctement. Les vacances, sorties, resto, ciné, cadeaux sont inexistants dans mon foyer", dit ainsi Patricia. "J'ai plus rien 500 euros de chômage comment je fais ?", indique Murielle P. (Chevigny-Saint-Sauveur, Côte-d'Or)
Certains n'ont pas encore enfilé de gilet jaune, mais disent y songer sérieusement. "J’estime 'bien' gagner ma vie par rapport à d’autres mais on ne s’en sort pas. Cela fait 10 ans que nous ne partons plus en vacances. On ne va même plus au ciné ou au restaurant. On bosse... mais on en profite pas ! Là... enfin ! La population agit. Elle crie tout haut ce qu’elle pensait tout bas", explique ainsi Patricia Butel de Pontailler-sur-Saône (Côte-d'Or).
D'autres témoignages disent ne pas avoir voulu enfiler de gilet jaune malgré des revendications similaires.
Qu’est ce qui vous redonne(rait) de l’espoir ?
Les mesures préconisées par ceux qui ont répondu à notre appel à témoignages sont variées. Stéphanie Paupert, de Licey-sur-Vingeanne (Côte-d'Or) demande "que les hauts fonctionnaires et les politiques revoient considérablement leurs salaires".Claudie Morin, de Chalon-sur-Saône, voudrait "que les impôts et taxes soit équitables. Moins d'immigration. Moins de privilèges pour les politiques Revoir le système des assistés en France"
Une autre internaute, Murielle P. de Chevigny-Saint-Sauveur, voudrait "l'égalité pour tous ! emploi,santé,logement,école,aide sociales !". Richard Christine, des Trois Châteaux dans le Jura aimerait "une gestion de l'état citoyenne..des dirigeants qui ne pense pas au pouvoir avec leur indemnité à vie ..la poltique est un métier commme un autre".
"Retour à l'isf, suppression de l'augmentation csg des retraités, taxation des profits du cac 40, limitation des super-salaires", demande un internaute qui n'a pas souhaité donner son nom. Un autre ajoute : "dissolution de l'assemblée et introduction de la proportionnelle".
De manière plus concrète, Patricia demande "une hausse significative de notre pouvoir D’achat. Pouvoir faire des cadeaux de noël sans avoir à sacrifier mes factures."
Le point de vue de Dominique Launah, de Dijon, tranche avec les autres interventions. "Le gouvernement élu me donne de l’espoir depuis son arrivée" dit celui qui n'a pas enfilé de gilet jaune. Il veut simplement "vivre dans un pays où tout le monde a sa chance et soutenir toutes les décisions qui vont dans ce sens: soutien aux plus démunis, apprentissage pour sortir de leur condition les gens en difficulté."
En qui pouvez-vous avoir confiance pour trouver des solutions ?
Sur ce point, les avis sont très partagés. La plupart des témoignages disent faire confiance "au peuple" quand certains citent "les gilets jaunes".Le rejet des personnalités politiques est clair, dans les témoignages que nous avons reçu. Même si Claudie Morin, de Chalon-sur-Saône, cite "Marine Le Pen", tout comme Claire Nicolardot, de Renève (Côte-d'Or) qui compte sur "le fn", rebaptisé Rassemblent national.
"Je ne crois plus à nos politique", explique un internaute auxerrois. "Les politiciens ne connaissent rien de nos vies et ne peuvent comprendre notre asphyxie", ajoute Patricia Butel, de Pontailler-sur-Saône.
Un internaute de Belfort, qui n'a pas souhaité donner son nom, dit ne compter sur "personne. Si ce n est les entreprises qui se battent au quotidien pour alker de l avant. Les politiques c est du bla bla."
Violences : la fin justifie-t-elle les moyens ?
Deux camps se font face, même si une majorité de nos témoins regrette la violence."Il faut un bon désordre pour faire un bon ordre", explique Patricia. "La violence ne vient pas des casseurs, la violence a été générée par ce gouvernement qui méprise le peuple", poursuit un internaute qui n'a pas donné son identité. "3 semaines pour être entendu et non compris , la révolte prend forme a cause de l'exécutif", ajoute Jean-François Dupré, de Pacy-sur-Armançon.
Mais de nombreuses voix s'élèvent contre ces violences. "Je condamnés la violence et cela me fait peur", explique un autre internaute. "Je ne cautionne pas la bande de connards qui a tagué notre patrimoine... surtout que ce sont nos impôts qui vont payer les réparations... le fric aurait pu aller ailleurs ! Pourquoi ne pas le faire en silence et dans le respect ? Ça marque aussi", indique Patricia Butel.
Rendez-vous dimanche 9 décembre à 10h50 pour suivre l'émission Dimanche en politique sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté.
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