Le tribunal de commerce de Paris s’est prononcé ce mercredi 30 septembre sur les deux offres de reprises de l’usine Peugeot Japy à Valentiney dans le Doubs. 144 salariés seront repris sur les 236 que comptait encore le site.
Ils savaient que la nouvelle allait être difficile à entendre. Depuis leur audience devant le tribunal de commerce de Paris à la mi-septembre, les salariés de l’usine Peugeot Japy à Valentigney dans le Doubs, savaient que les deux dernières offres de reprise de leur entreprise en lice, envisageaient toutes deux une centaine de suppressions de postes. Le groupe F2J proposait de reprendre 144 salariés, et l’ancien dirigeant Patrick Mermillot, 115, sur les 240 salariés que compte encore le site. Finalement, c’est en faveur du premier, que le tribunal de commerce a tranché. Ce sont donc 92 postes qui seront supprimés.
"On est déjà contents qu'il y ait une reprise, et que ce soit la mieux disante en terme d'emplois" réagit Marc Sivric, représentant FO "mais ça reste un coup de massue". Un sentiment général confirmé par Dany Beugin, lui aussi représentant FO : "les salariés sont soulagés, mais certains ne savent pas si demain ils feront partie de cette nouvelle aventure".
Le groupe F2J mise sur une "sécurisation de l'activité existante", avant, dans un second temps, de chercher de nouveaux business à industrialiser sur le site de Valentigney. "Je pense que c’était le candidat qui avait le plus de chances de donner un avenir à la boîte" nous confirme Marc Sivric.
Deuxième rachat en deux ans
Fondée en 1830 par la famille Peugeot, dont elle porte toujours le nom, le site d’usinage et d’assemblage de modules, spécialisé dans la fabrication de boîtes de vitesses, ne fait plus partie depuis les années 2000 de la galaxie Peugeot. Cependant, le groupe automobile PSA est désormais l’un de ses seuls clients d’envergure.
Peugeot Japy était la propriété du groupe Maike Automotive jusqu’en 2018, et l’effondrement de l’équimentier automobile. L’usine de Valentigney avait alors été rachetée par Farinia, un groupe de fonderie. Mais avec le départ de General Motors, puis celui annoncé de Bosch, le carnet de commande et le chiffre d’affaire du site du Doubs s’étaient effondrés, passant de 95 millions d’euros à 35 millions d’euros en deux ans. Le nombre de salariés avait déjà été réduit, de 500 permanents et intérimaires, à seulement 240 personnes, dont plus un seul intérimaire.