Des syndicats hôteliers dénoncent un partenariat entre le site voyages-sncf.com (filiale de la SNCF) et Airbnb, qui incite les voyageurs à louer leur résidence sur la plate-forme de location d'appartements entre particuliers le temps de leur absence.
"Votre voyage vous fait gagner de l'argent"
"Nous sommes choqués et en colère : comment une entreprise publique subventionnée par l'Etat peut-elle nouer un partenariat avec une multinationale qui use de toutes les failles du système fiscal français pour ne déclarer que 2% de son chiffre d'affaire en France et ne créer quasiment aucun emploi", dénonce Didier Chenet, président du GNI-Synhorcat. "Est-ce le rôle de la SNCF de distribuer des billets gratuits aux frais des contribuables à une société privée?!"La semaine dernière, les voyageurs de la SNCF ont reçu quelques jours après la confirmation de la réservation d'un voyage, un courriel personnalisé intitulé "votre voyage vous fait gagner de l'argent". "Votre logement est vide pendant votre voyage? Devenez hôte Airbnb et louez votre logement pour financer votre voyage", peut-on lire dans le courriel.
Le message précise que dès qu'une première location a été effectuée, voyages-sncf.com et Airbnb "offrent un billet aller-retour pour une prochaine escapade en France", sous la forme d'un bon voyage.
Partenariat https://t.co/WunTGlHbzW et Airbnb : l'Umih va demander des explications au président de la SNCF et au ministre des transports …
— Mind Lab Hotel (@mindlabhotel) 14 Décembre 2015
"Le billet de TGV est trop cher"
"Nous allons saisir le gouvernement, le Premier ministre, en leur envoyant un courrier et nous envisageons de faire poser une question écrite au gouvernement lors de la prochaine séance à l'Assemblée nationale", prévient Didier Chenet.De son côté, l'Umih, principale organisation patronale de l'hôtellerie-restauration, a fait part de son "grand étonnement de voir la SNCF se lancer dans une telle opération". "Nous allons réagir auprès de Guillaume Pepy, mais également du ministre des Transports et des différentes parlementaires que nous allons croiser", assure Hervé Becam, vice-président de l'Umih.
"Comment la SNCF, qui vit avec les moyens de l'Etat, peut-elle défendre et promouvoir l'activité d'une société destructrice d'emploi, qui ne respecte pas les règles fiscales?", s'offusque Jacques Barré, président du GNC (groupement national des chaînes hôtelières). "Le billet de TGV est trop cher, donc la SNCF demande à ses clients de louer leur appartement pour le financer. Nous ne comprenons pas", dit-il.