Eric Houley et Michel Raison, maire PS de Lure et sénateur LR de Haute-Saône, ont été reçus ce mercredi 3 avril, à Matignon par des conseillers du Premier Ministre. Pas de nouvelle prison, c'est sûr, mais peut-être une "réparation" sous forme d'un autre équipement public.
A Matignon, face aux élus de Haute-Saône, trois conseillers du Premier Ministre, Edouard Philippe, dont ceux chargés des affaires politiques et des affaires judiciaires. Ces interlocuteurs n'ont pas nié la situation de Lure. Cette petite ville a perdu de nombreux services publics depuis 30 ans : d'un régiment, à la prison, en passant par le Tribunal de Grande Instance ou encore des services de son hôpital. Et donc de son dynamisme et de ses habitants.
Dernier épisode en date : la prison, fermée pour raisons de sécurité, devait être reconstruite. Cette promesse avait été faite par deux ministres de la Justice, Christiane Taubira et Jean-Jacques Urvoas, et confirmée par François Hollande, alors président de la République en septembre 2015, à Vesoul. L'actuelle ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a annoncé l'abandon du projet. Eric Houley et Michel Raison avaient rencontré à Paris son directeur de cabinet, sans obtenir de réponse à leurs questions.
Joint par téléphone, Eric Houley, raconte qu'il a fait le déplacement à Paris déjà pour connaître les motivations de la ministre. Les 3 conseillers ont développé l'argumentaire qui explique cet abandon :
- en matière de justice, actuellement, d'autres solutions que l'emprisonnement sont privilégiées
- il faut construire des prisons là où les besoins sont les plus forts, c'est à dire en région Ile de France
- la fermeture du TGI de Lure (décidée par la ministre d'alors, Rachida Dati) a joué défavorablement : en l'absence d'un TGI, il est difficile d'envisager la construction d'une prison
Mais le maire de Lure veut jouer une autre carte : le contrat de cohésion territoriale évoqué avec Jacqueline Gourault. Lure pourrait accueillir un nouvel équipement public.
Eric Houley a 6 mois pour remettre sa copie. Il évoque quatre pistes pour ce nouveau projet : les finances publiques, un centre de santé (pourquoi pas en psychiatrie), la sécurité ou encore la justice. "Je vais bosser" affirme l'élu haut-saônois" et de toute façon, je ne lâcherai rien."
Voici l'interview en longueur d'Eric Houley :