Un propriétaire de Saint-Honoré-les-Bains dans la Nièvre ne peut plus rentrer chez lui. Des squatteurs ont pris possession des lieux. Une vidéo les montrant face au fils de la propriétaire enflamme les réseaux sociaux depuis ce week-end. Le maire du village craint que la situation s'envenime.
Sur une vidéo amateur partagée sur les réseaux sociaux, on peut voir des squatteurs face au fils de la propriétaire d'une maison de Saint-Honoré-les-Bains, dans la Nièvre. Ils lui expliquent qu'ils sont chez eux. La venue du maire et des gendarmes n'y change rien. Sans une décision de justice, il est impossible d'expulser ces deux quadragénaires.
Le fils de la propriétaire a porté plainte. "Je ne suis pas préparé à ça. Du coup, je m'appuie sur les voisins, ils m'ont beaucoup aidé. Je m'appuie sur eux, sur le maire, nous explique-t-il par téléphone. Là, on va passer à une vitesse supérieure où je vais traiter ça de façon plus sérieuse […] J'ai pris contact avec un avocat. Il m'a dit que ça durerait entre un an et un an et demi."
Présents au moment de l'altercation, les voisins, eux aussi, ne décolèrent pas. "Il est quand même inadmissible qu'on s'octroie le droit de violer une maison. J'utilise ce terme parce que je le trouve vraiment très posé, à sa juste valeur", indique Véronique Le Peltier, voisine de la maison occupée.
Sollicités, les occupants de la maison n'ont pas souhaité nous rencontrer. Sur les réseaux sociaux, la vidéo de l'altercation a dépassé les 140 000 vues avec des commentaires parfois menaçants.
Le maire de Saint-Honoré-les-Bains est inquiet. "Certains jeunes, certains moins jeunes vont se regrouper et vont chasser les squatteurs. C'est ce que j'ai expliqué à certaines autorités ce matin. J'ai très peur que ça dégénère", confie Didier Bourlon, élu sans étiquette.
Le gouvernement s'empare du sujet
Les occupations illégales de résidences font régulièrement la une des journaux. Mais la loi qui profite actuellement aux squatteurs pourrait changer.Le gouvernement a soutenu lundi 14 septembre un amendement sur le projet d'accélération et de simplification de l'action publique visant à faciliter l'expulsion de squatteurs. Cela fait suite à une affaire similaire à celle de la Nièvre sur la Côte d'Azur, où un propriétaire a vu sa résidence secondaire occupée par une famille sans son accord.
Son bien a été restitué et "un hébergement proposé à la famille occupante", a précisé la ministre en charge du logement Emmanuelle Wargon dans un communiqué. Face à cette situation, elle a engagé "un travail approfondi" avec ses services.
Cette étude "a mis en lumière" selon elle "la nécessité d'améliorer et de simplifier le droit afin, notamment, d'accélérer les délais de procédures et de réaffirmer les principes protecteurs des propriétaires et locataires face aux squatteurs".
"C'est pour cette raison que j'apporte mon soutien à l'amendement déposé par le rapporteur du projet de loi 'Accélération et simplification de l'action publique' (Asap), le député Guillaume Kasbarian", a-t-elle expliqué.
"Cet amendement dit une chose très simple: que ce soit une résidence principale ou une résidence secondaire, ou même une résidence occasionnelle, à partir du moment où vous trouvez un squatteur chez vous, vous déposez plainte, vous faites constater que c'est bien chez vous et après vous interpellez le préfet", a également détaillé la ministre sur RTL.
"Le préfet a 48 heures pour vous répondre et au bout de 48 heures le préfet lui-même met en demeure le squatteur de partir", a-t-elle poursuivi, ajoutant que cela "va accélérer très fortement les procédures".