Saône-et-Loire : inquiétude pour les salariés d'Honeywell à Saint-Forgeot où 49 postes sont menacés

En Saône-et-Loire, l'entreprise Honeywell, qui fabrique des gants de protection, prévoit de supprimer 49 postes sur son site de Saint-Forgeot. Il pourrait bien disparaître. Des négociations ont eu lieu entre syndicalistes et direction. Elles n'ont pas abouti, une grève est donc lancée.

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La société américaine Honeywell intervient dans le nucléaire, l'aérospatiale, l'automatisation, la défense et l'industrie automobile. Elle prévoit de supprimer 49 postes sur son site de production de Saint-Forgeot, près d'Autun en Saône-et-Loire, spécialisé dans la fabrication de gants de protection pour des électriciens.

Cette décision, si elle est menée à bien, pourrait se traduire par la fermeture du site. La direction et les syndicats ont mené des négociations qui n'ont pas abouti. Une grève a donc été lancée dès jeudi 4 février. "C'est un gros coup de massue. C'est une grande tristesse parce que c'est un site qui a une très grande capacité. Il y a des gens très doués. Et cette usine, c'est leur bébé en quelque sorte", nous a précisé Aurélie Gobert, sécrétaire du CSE (CGT). 

Ce vendredi 5 février, les salariés doivent échanger avec des élus de la région. Ils veulent à tout prix sauver leur outil de production. "Certes, il y a des investissements à faire. Mais c'est une usine qui est capable et on a une marque qui est reconnue mondialement", a poursuivi Aurélie Gobert.

 

Honeywell explique "une baisse de la demande"

Le groupe américain Honeywell a dévoilé jeudi dernier son intention de cesser la commercialisation des gants de sécurité pour les électriciens que fabrique cette usine. La raison serait "une baisse significative de la demande des clients concernant sa production de gants de sécurité".
Pas convaincant, selon les délégués syndicaux, qui s'inquiètent d'une volonté de délocalisation de la production à l'étranger, comme le groupe l'a déjà fait récemment pour un site breton, à Planteil (Côtes-d'Armor)

Selon Aurélie Gobert, secrétaire du CSE de Honeywell et élue CGT : "Nous craignons que la société Honeywell démantèle nos machines, et qu'ils fassent comme à Planteil en 2018, qu'ils vendent aux ferrailleurs. Donc on surveille !" 

Obligation de trouver un repreneur

L'objectif désormais pour les salariés, c'est s'assurer qu'Honeywell respectera son obligation de trouver un repreneur. La loi Florange du 29 mars 2014 l'impose. 
Mais pour accroître leurs chances, ils ont également alerté les élus du secteur, lesquels ont averti Bercy. 
Ainsi, Vincent Chauvet, maire d'Autun (LREM), résume l'urgence de la situation : "Les projets de reprise malgré un délai très court de deux mois sont en train de se constituer. Nous, les élus locaux, on va tout faire pour mettre en rapport les experts, les porteurs de projet, les financeurs, les banques. On ira chercher aussi l'argent de l'Etat dans le cadre du plan de relance."

Au même moment où elle scellait le sort cette usine, la multinationale américaine Honeywell affichait ses résultats pour le dernier trimestre 2020 : le chiffre d'affaires est certes en baisse de 6% mais s'élève à 8,9 milliards de dollars.

Le reportage de Maryline Barate et Romain Liboz
Intervenants :

  • Céline Coelho, préparatrice de commandes chez Honeywell
  • Aurélie Gobert, secrétaire du CSE de Honeywell et élue CGT
  • Vincent Chauvet, maire d'Autun (LREM)

 

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