Le groupe américain Hanes envisage de se séparer de sa filiale européenne, dont dépend notamment la marque Dim. Cette annonce fait évidemment réagir à Autun, en Saône-et-Loire, où Dim emploie 650 personnes.
Nouveaux changements d'actionnaire en vue pour Dim. La maison-mère de la marque de sous-vêtements, l'américain Hanes, a annoncé mardi 9 février son intention de se séparer de sa filiale européenne dont dépend Dim. Ce type d'annonces crée forcément de l'incertitude, avec la crainte de restructurations voire de suppressions de postes dans l'usine d'Autun en Saône-et-Loire
Mais pour l'instant, nous n'en sommes pas là. Les syndicats discutent avec la direction qui leur détaille les modalités de la vente annoncée par Hanes mardi soir. Cette vente pourrait prendre plusieurs mois. Les syndicats se disent confiants sur la capacité de trouver des investisseurs. C'est également ce que nous dit le maire d'Autun, Vincent Chauvet, que nous avons joint par téléphone ce jeudi matin. Il nous dit que Dim est une marque forte et qu'elle va donc trouver un repreneur.
La marque reste le plus gros employeur de la ville, avec 650 salariés. Ce site a perdu beaucoup d'employés au fur et à mesure des cinq changements de mains qu'il a connu. Le dernier en date remonte à 2014, avec le rachat par l'américain Hanes qui est aujourd'hui vendeur. À l'époque, une centaine d'emplois avaient été perdus sur place.
Lors de la publication de ses résultats trimestriels, mardi aux États-Unis, le groupe Hanes (marques Champion, Playtex, Wonderbra...) a annoncé "des projets visant à explorer des alternatives stratégiques pour ses activités sous-vêtements en Europe", selon le communiqué boursier (en anglais). Les activités européennes de Hanes emploient environ 2 500 personnes, dont 1 200 en France et 650 à Autun. Hanes emploie dans le monde 68 000 salariés pour un chiffre d'affaires de 6,5 milliards de dollars en 2017 (5,4 milliards d'euros).
"L'opération va prendre entre 9 et 18 mois"
Dans un courriel à l'AFP, le groupe a confirmé "examiner des alternatives stratégiques pour sa branche sous-vêtements en Europe, afin de simplifier ses activités et de concentrer ses ressources sur ses opportunités de croissance stratégiques". "Toutefois, le processus de réflexion n'en est qu'à ses débuts et aucune décision n'a encore été prise", précise Hanes. "L'opération va prendre entre 9 et 18 mois", a indiqué à l'AFP Luc Marti, secrétaire du CSE central de Hanes France. "Il est trop tôt pour s'inquiéter", a assuré le délégué CFTC, soulignant que les salariés de Dim ont "l'habitude" des cessions, la marque française ayant changé de mains cinq fois. "Mais c'est vrai qu'on part dans l'inconnu : va-t-on pouvoir être vendu dans cette période de crise pandémique ?", s'est cependant interrogé Luc Marti.
Fondée en 1956, Dim était d'abord une petite société de bonneterie fabriquant des bas chics et pas chers commercialisés à l'origine sous la marque "Bas Dimanche". Devenue symbole du "Made in France", elle se revendique première marque de sous-vêtements française. La société comptait plus d'un millier de salariés il y a dix ans avant de subir plusieurs changements de propriétaires. En 2014, elle était cédée à Hanes au bout de deux ans de négociations. Un plan de restructurations avait suivi avec la suppression de 265 emplois au total.