Ce tonnelier cherche 10 000 euros pour agrandir son atelier : "c'est un métier important dans notre culture"

Cyrille Dumoutier est artisan tonnelier installé à Uxeau (Saône-et-Loire) depuis 2016. Afin de pouvoir poursuivre son activité, il a besoin d'aménager son atelier et lance un financement participatif.

Cyrille Dumoutier a une passion : la tonnellerie. Mais il s'est très vite dirigé vers la fabrication d'objets spécifiques en tonnellerie (seaux, baquets) et de démonstrations de son savoir-faire. Maintenant, il souhaite davantage fabriquer de produits, et c'est pour cela qu'il cherche à améliorer son atelier.

Cyrille Dumoutier aime bien raconter son parcours, car il tient du parcours initiatique. “Je me suis installé il y a 20 ans. Je fais de la tonnellerie vraiment traditionnelle et très rapidement ma clientèle, ça a été des gens qui font de la reconstitution historique, par exemple, les troupes qu'on peut trouver sur des fêtes médiévales qui ont besoin de matériel pour faire leur campement. Et puis après tout ce qui est châteaux, je travaille avec des archéologues." Sur ces manifestations, il effectue de nombreuses démonstrations de fabrication de tonneaux.

Démonstrations et animations

Fort de sa spécialisation dans la tonnellerie "historique", Cyrille en a fait sa signature au point où "les démonstrations avaient pris beaucoup d'ampleur, j'en ai fait vraiment beaucoup pendant 15 ans, à tel point que c'était mon activité principale, en fait."

Une spécialisation qui lui a permis de développer une carte de visite, et de lui amener des clients : "Petit à petit, on s'est fait un nom dans ce dans ce milieu-là, des gens qui cherchent quelque chose avec un côté reconstitution historique ou un truc très précis à faire, ils arrivent vite chez nous pour pour faire fabriquer ça, soit parce qu'ils ont été conseillés, soit parce qu'ils ont été refusés par des tonnelleries traditionnelles."

L’atelier doit s'agrandir

Cyrille s'est installé à Uxeau en 2016, dans une ancienne ferme. Mais ses priorités familiales l'ont contraint à diminuer la part de son activité aux animations pour se concentrer davantage sur la fabrication en 2018-2019. "On s’est dit qu’il fallait qu’on s’équipe un peu. Là, j’ai eu une opportunité incroyable avec l’atelier où j’ai découvert le métier il y a 25 ans, le plus simplement du monde."

En effet, en restant en contact avec le tonnelier qu'il avait découvert dans l'Yonne, Cyrille a pu récupérer tout le matériel qui se trouvait là-bas. "Il y avait des machines en fonte du début du XXème siècle, des pièces de musée en fait, j’ai récupéré tout l’intérieur de cet atelier : il y a un côté très affectif c’est là où j’ai découvert le métier. On a agrandi l’atelier de 50 m2 à Uxeau pour accueillir les machines et les installer provisoirement."

Travaux d’agrandissement

Maintenant l’appel au financement participatif est une nécessité pour Cyrille afin d’aménager l’atelier de façon définitive : "on a besoin de faire une dalle en béton de 100 m2 de façon à faire un atelier qui soit pratique et bien pour travailler.”

Mais pourquoi un financement participatif ? "Les banques adorent ce qu’on fait , mais le problème, c’est que ce sont les ordinateurs qui décident pour accorder les prêts : ma femme et moi nous travaillons dans notre entreprise, on ne fait pas de la tonnellerie industrielle. Par contre, ça nous prive de certaines choses comme les prêts et les banques qui sont très frileuses. Pour la première partie des travaux, nous étions passés par un prêt familial, et là pour la deuxième partie on ouvre un financement participatif."

Un financement participatif qui amène des suiveurs 

Le financement avait permis déjà en 2019 d’engager des travaux mais cela l'a autorisé à mettre en place au même moment toute une dynamique de communication : "Ça nous a amené pas mal de visibilité ce qui tombait bien parce qu'on venait de créer notre site internet et notre boutique en ligne pour pour vendre nos fabrications."

Le lien étant créé, Cyrille a été témoin de témoignages de soutien, parfois inattendus. “C'est un métier qui est important dans notre culture quand même, la tonnellerie, il y a plein de gens que ça touche. Au début du 20e siècle, des tonneliers, il y en avait partout. Donc il y a encore plein de personnes qui avaient un grand-père tonnelier.”

Les contreparties vont de cartes cadeaux à des objets qu’il fabrique régulièrement (des seaux, des baquets). La date de fin est fixée au 9 novembre 2023.

La tonnellerie, un art ancestral prisé

La tonnelllerie est un artisanat présent dès l'Antiquité, ce qui permet à Cyrille d'explorer le temps et les méthodes de fabrication. Par exemple, il a pu examiner de près une pièce se trouvant au MuséoParc d’Alésia : "ils ont un seau de puits qui est daté du 2ème siècle, c'est un magnifique seau qui est tout cerclé en métal avec une chaîne."

Parmi les projets du moment, Cyrille s'attelle à une restauration de seaux mérovingiens. "Je travaille actuellement sur un projet pour un archéologue qui a retrouvé des seaux dans des tombes aristocrates mérovingiennes qui sont magnifiques, avec des cerclages en alliage cuivreux, très décorés, très fins. Le bois c’est de l’if, on ne sait pas très bien pourquoi car la toxicité de ce bois est connue à l’époque."

Les fabrications de Cyrille, elles aussi, sont conçues pour durer. le tonnelier n'est pas avare de conseils d'entretiens autour de ses productions.

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