L'édition 2016 de Chalon dans la rue s'est refermée ce dimanche 24 juillet 2016. Pendant cinq jours, la ville a été métamorphosée par les 160 compagnies programmées dans le IN et le OFF. Mais peut-être un peu moins que d'habitude. L'ambiance était teintée de morosité.
Coupes budgétaires, menaces d'attentat, météo capricieuse... De nombreux nuages s'amoncelaient au-dessus de la trentième édition de Chalon dans la Rue. Finalement, le festival a bien eu lieu. Des moments magiques s'y sont déroulés même si l'ambiance était particulière cette année.
Comment concilier état d'urgence et arts de rue ?
Les organisateurs annoncent une fréquentation stable avoisinant les 200 000 spectateurs, comme les années précédentes. Les habitués avaient le sentiment que la foule des grands jours n'y était pas. Le climat d'état d'urgence a peut-être dissuadé certaines familles de venir.Des barrières partout, des camions barrant des rues pour éviter que des voitures folles viennent percuter le public... l'ambiance était inhabituelle et guère raccord avec l'esprit des arts de rue, faits de liberté et de déambulation. Mais l'attentat de Nice était passé par là. Pour cette raison, le spectacle "Les Trois Mousquetaires" de la compagnie les Batteurs de pavés a été annulé. Trop difficile de sécuriser une déambulation de six heures.
Un contexte morose
Les relations conflictuelles entre les financeurs de l'Abattoir, le Centre National des Arts de Rue (CNAR) de Chalon, épine dorsale du festival, se sont également invitées à la fête. Le maire (LR), Gilles Platret, la ministre socialiste de la Culture, Audrey Azoulay et les artistes de rue ont ferraillé pendant toute la durée de Chalon dans la Rue.Rajouter à cela des orages le vendredi et une programmation moins étoffée que par le passé faute de subsides, de nombreux festivaliers fidèles ont eu l'impression que le festival a perdu un peu de sa spontanéité. Ce que les spectateurs interrogés appellent son grain de folie.
Quel avenir ?
Outre le financement de l'Abattoir, une autre problématique reste en suspens. Pedro Garcia, le directeur du festival depuis treize ans, a décidé de ne pas rempiler. L’appel à candidatures pour sa succession est désormais ouvert, et ce jusqu’en septembre. Qui postulera dans un contexte aussi conflictuel et pour quel projet ? Trentenaire, Chalon dans la Rue se trouve, une nouvelle fois, à un moment charnière de son histoire.Le reportage de F. Borius et C. Claveaux avec :
- Guillaume Fulconis, metteur en scène de "Edouard II" - Compagnie Ring Théâtre
- des spectatrices
- Georgina Glorieux, co-présidente de l'association "Les Arts dans ma rue"