Le procès de la mère infanticide de Gergy s'est ouvert, ce lundi 23 novembre 2015, à 14 heures devant la Cour d'assises de Saône-et-Loire. L'accusée s'est effondrée pendant le récit des faits. L'audience a été suspendue par le Président.
C'est une jeune femme brune, aux traits tirés et au bord des larmes qui s'est présentée cet après-midi, lundi 23 novembre 2015, devant la Cour d'assises de Chalon-sur-Saône.
Céline Rubey est accusée du meurtre de ses trois enfants âgés de 18 mois à 6 ans. Les faits remontent au 1er novembre 2013, sur la commune de Gergy, située au nord de Chalon-sur-Saône, dans le département de Saône-et-Loire.
Un récit insoutenable
Après le tirage au sort des jurés, débuté vers 14 heures, le Président a commencé la lecture de la décision de renvoi de l'instruction. L'accusée a ensuite pris la parole pour faire le récit de cette macabre journée du 1er novembre 2013.Céline Rubey, 33 ans, a reconnu avoir étouffé ses deux jumeaux âgés de 18 mois avec des sacs plastiques et donné une grosse dose de valium à son aîné de six ans.
Elle tentera ensuite de mettre fin à ses jours, avant que sa mère arrive. Cette dernière découvre alors les trois garçons morts bordés dans leurs lits et sa fille sous l'emprise de médicaments et de l'alcool.
"pour moi, c'était le dernier jour"
Ce 1er novembre, "pour moi, c'était le dernier jour" et "je me suis dit qu'ils allaient souffrir de mon absence et j'ai décidé de les emmener avec moi", détaille la jeune femme.
Mais "le geste, je n'arrive toujours pas à comprendre comment j'ai pu aller jusque-là", lâche-t-elle.
Devant la cour, l'accusée n'a pas pu terminer son récit insoutenable. Prise d'un malaise, elle s'est effondrée, poussant des cris... Le Président a pris la décision de suspendre l'audience peu avant 16 heures pendant une dizaine de minutes.
Sur le banc des parties civiles, le père des jumeaux, qui ne l'avait pas revue depuis les faits, est parti au milieu de l'audience en claquant la porte. Le père de l'aîné, présent également, a décidé seulement aujourd'hui de se constituer lui aussi partie civile. Céline Rubey s'était séparée d'eux enceinte et ils ont très peu connu leurs enfants. Tous deux doivent être entendus mardi 24 novembre 2015 par la cour.
Le profil de l'accusée
La cour l'a longuement interrogée, sur son parcours de mère et de femme avant le drame. Il en ressort notamment sa "dépression", ses "manques de repères" et sa conversion à l'islam - qu'elle pratique de manière radicale - dont elle dit aujourd'hui avoir pris ses distances.Il y a aussi ce premier signe, fin juin 2013, où, prise d'une "bouffée délirante" lors d'un spectacle d'enfants récitant le Coran, elle dit avoir voulu mourir en martyr avec les siens.
Quatre mois avant les faits qui lui sont reprochés, elle a donc été internée pendant quinze jours, elle récupérera finalement ses enfants à sa sortie de l'hôpital.
Maryline Barate et Jean-François Guilmard ont suivi ce premier jour d'audience au Palais de Justice de Chalon-sur-Saône :
- Intervenant : Michel Grebot, avocat de la défense
Sous l'emprise d'un gourou ?
L'accusée a également parlé d'un gourou, une sorte de coach spirituel musulman.Elle aurait été en contact avec lui sur internet via Facebook et par téléphone. Elle explique que cet homme aurait un peu plus brouillé ses repères alors qu'elle prenait ses distances avec le radicalisme.
Trois semaines avant les faits, il lui aurait dit de cesser son traitement médicamenteux,
Pendant 4 jours, Céline Rubey, 33 ans, est jugée par les assises de Saône-et-Loire pour « meurtre sur mineurs de moins de 15 ans ».
Ce procès doit permettre à la famille de mieux comprendre les circonstances de ce drame.
L'audience doit reprendre ce mardi 24 novembre 2015 à 9 heures au palais de justice de Chalon-sur-Saône.