Les résultats du prix Goncourt 2024 sont tombés ce lundi 4 novembre. En lice parmi les quatre derniers candidats, Sandrine Collette n'a finalement pas remporté le Graal de la littérature française, c'est le favori Kamel Daoud qui l'emporte.
Sandrine Collette y croyait et elle n'était pas la seule. Pour la première fois citée dans les finalistes du prix Goncourt avec son œuvre Madelaine avant l’aube, récompensant l'auteur d'expression française qui a produit le meilleur ouvrage d'imagination en prose paru dans l'année, elle ne démérite pas.
Elle aura passé les deux premiers tours de sélection, pour côtoyer, dans le dernier carré, les étoiles de la littérature française de notre époque. Malheureusement, ce sera au final le favori de l'édition 2024, Kamel Daoud et son livre Houris qui remporte le Graal.
À LIRE AUSSI : "J'avais les larmes aux yeux, c'est tellement inattendu" : cette autrice de Saône-et-Loire est finaliste du Prix Goncourt
Malgré tout, l'autrice de Madelaine avant l’aube, qui faisait office d'outsider, ne mâche pas son plaisir et nous répond dans une interview après la cérémonie qui s'est déroulée au restaurant Drouant, dans le deuxième arrondissement de Paris.
Quel est votre ressenti après cette expérience unique pour vous et votre éditeur ?
Sandrine Collette : Ça reste une aventure extraordinaire. On s'était juré qu'à la fin de ce prix Goncourt, il n'y aurait pas de regrets. Pour dire, le champagne était déjà débouché avant d'arriver aux résultats. On le sait, ce genre de récompense, c'est un gros coup de projecteur. Ce qui est réconfortant, c'est que mes lecteurs m'ont encouragé, notamment quand je faisais des séances de dédicaces, ça fait chaud au coeur.
Qu'est-ce qui manquait selon vous pour obtenir ce prix Goncourt 2024 ?
Sandrine Collette : Honnêtement, on ne sait pas. C'est peut-être l'ère du temps qui a fait la différence. Mais en soi, tout reste difficile à dire. On ne nous donne pas forcément de raison vous savez, on ne discute pas avec le jury. Ils ne s'étalent pas sur leur décision et je le respecte totalement.
Après le stress du Goncourt, cela vous donne-t-il encore plus envie d'obtenir ce prix ?
Sandrine Collette : Être finaliste, c'est déjà une grand ligne dans le CV. Ce n'est pas dans mon intention, déjà on va se tourner vers le moment où je réécrirais. C'est un rêve surprise le Goncourt, on ne le prévoit pas, ça reste le Graal, mais pas un objectif. Cette fois-ci, il y avait un ultra-favori [Kamel Daoud et son livre Houris], parfois on a des surprises, ça aurait pu se tirailler entre deux, mais aujourd'hui on est trois perdants. Mais c'est déjà très gratifiant.
Désormais, votre nom a eu le temps de voyager, mais quel avenir pour Sandrine Collette ?
Sandrine Collette : "Il faut le dire, le Goncourt, c'est une aide pour l'export à l'étranger, que ce soit de son nom ou de son œuvre. Ça débouche souvent sur des traductions vers d'autres pays, c'est un réel coup de projecteur. Parfois, le mot Goncourt pèse plus que le prix en lui même."
Après cet événement, allez-vous vous replonger dès maintenant dans l'écriture ?
Sandrine Collette : Une nouvelle fois, ce n'est pas dans ma tête. Il reste encore des choses à faire. Mon agenda aujourd'hui est complet au moins jusqu'à l'été 2025, avec les dédicaces que j'aurais à faire. À l'instant ce n'est plus la question, c'est une nouvelle histoire désormais et on verra ce que cela donne