ENTRETIEN (2/2). Marine Lorphelin et #MeToo à l'hôpital : après les blagues graveleuses et les mains baladeuses, "oser parler"

Un mois après avoir dénoncé certaines violences sexistes et sexuelles dans le monde hospitalier, Marine Lorphelin, l'ancienne Miss France devenue médecin généraliste, revient sur sa prise de position et salue le courage des victimes qui osent parler.

C'est un témoignage de soutien qui a fait parler. Le 22 avril dernier, Marine Lorphelin évoquait sur son compte Instagram les violences sexistes et sexuelles dans le milieu médical. Une prise de position vue près d'un million de fois sur le réseau social et particulièrement relayée

La native de Saône-et-Loire, élue Miss France en 2012, est depuis devenue médecin généraliste. Dans sa vidéo, elle évoque notamment les "dizaines et dizaines de blagues de cul graveleuses" auxquelles elle a été confrontée, les "mains baladeuses", notamment lors d'un stage en chirurgie.

"Aujourd'hui, je regrette un peu de n'avoir rien dit, de n'avoir pas su quoi faire. Mais j'étais jeune et c'est vrai qu'on disait qu'il fallait accepter ces comportements 'habituels', 'normaux' attribués à des anciens médecins de l'ancienne génération", confiait-elle.

Un mois plus tard, celle que l'on voit réaliser des chroniques liées à la santé dans Télématin et le Magazine de la Santé revient sur sa vidéo et analyse le mouvement #MeToo à l'hôpital

Vous avez évoqué sur vos réseaux sociaux les violences sexistes et sexuelles dans le monde hospitalier. À quels types de comportement avez-vous été confrontée ?

Marine Lorphelin : "J'estime avoir été victime à un petit niveau. J'ai pu être témoin de certaines violences ou subir une forme de harcèlement, mais il a été limité dans le temps et l'intensité. Je n'estime pas être victime car ça ne m'a pas impactée dans ma carrière et mes études. Je n'en ai pas gardé de séquelles".

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Pourquoi avoir voulu témoigner sur les réseaux sociaux ?

M.L : "J'ai choisi d'en parler pour appuyer les propos de certaines femmes qui ont dénoncé ces violences sexistes et sexuelles, et aussi inciter les autres qui auraient pu en être victimes à en parler. Je l'ai fait pour celles qui en ont vraiment été victimes et ont besoin de s'identifier, pour qu'elles sachent qu'elles ne sont pas seules. Je voulais essayer de leur donner du courage pour, peut-être, oser parler". 

Est-ce que ces comportements sont généralisés dans le milieu hospitalier ?

M.L : "Il ne faut pas faire de généralités. J'ai eu un internat qui s'est globalement très bien passé, avec des équipes super bienveillantes et très accueillantes, de vrais professionnels. C'est très bien d'en parler. Pour ma part, j'ai dit ce que j'avais à dire. La suite arrivera et les choses changeront bientôt j'espère".

Comment les choses peuvent-elles évoluer selon vous ?

M.L : "On est dans la suite du mouvement général de #MeToo. Le but, c'est de dire 'stop, on ne tolérera plus les comportements sexistes et les violences sexuelles, dans aucun cas et dans aucun domaine'. C'est très bien d'en parler. Je suis très content de voir que le sujet a été abordé par des consœurs. Je pense que ça va faire évoluer les choses dans l'ambiance, dans les hôpitaux et les services".

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