Un mouvement de grève a débuté aux urgences de l’hôpital du Creusot, en Saône-et-Loire, lundi 20 mai 2019. Conséquence : les patients sont redirigés vers d’autres établissements de la région.
A chaque fois ce sont les mêmes problèmes qui reviennent : par manque de moyens, les services sont saturés et le personnel débordé. Les patients doivent souvent patienter des heures, avec des risques certains pour leur santé. Cette attente prolongée génère aussi des situations conflictuelles avec le personnel soignant.
Le mouvement a débuté mi-mars à Paris, après plusieurs agressions à l'hôpital Saint-Antoine dans le 12e arrondissement. De nombreux hôpitaux ont emboité le pas. En Bourgogne, par exemple, la mobilisation a déjà touché Auxerre, Chalon-sur-Saône et Montceau-les-Mines.
Cette fois, c’est au tour du service des urgences du Creusot où 85% du personnel a débrayé depuis 6 heures du matin ce lundi. Une délégation a été reçue par la direction mais elle estime n'avoir obtenu aucune réponse à ses demandes (augmentation des effectifs, octroi d'une prime de spécificité des urgences et d'une prime de SMUR, etc.)
L'accueil est resté fermé toute la journée. Seules les urgences vitales étaient acceptées. Conséquence : les autres patients ont été redirigés vers les centres hospitaliers d'Autun, Montceau-les-Mines et Chalon-sur-Saône.
A partir de 20h30, du personnel sera assigné pour une reprise normale des activités même si le mouvement de grève se poursuit.
Un préavis devrait être posé en vue d'un mouvement général de grève qui concernera tous les services de l'hôpital la semaine prochaine.
A noter qu'à Chalon, des infirmiers se sont allongés sur le sol devant l'établissement pour dénoncer leur situation intenable.
Comment améliorer la situation des urgences hospitalières ?
Un collectif national appelle à un rassemblement de tous les services en grève samedi 25 mai à Paris.
"Les urgences souffrent aujourd'hui d'une désorganisation" a reconnu la ministre de la Santé Agnès Buzyn lors des questions au gouvernement le 15 mai dernier. Le projet de réforme du système de santé (qui prévoit notamment une mobilisation des médecins libéraux) va permettre d’améliorer la situation, dit-elle.
Mais, pour l’Amuf (Association des Médecins Urgentiste de France), cela "prendra du temps" alors que "l'urgence" est "immédiate".