Mâcon : agriculteurs et élus manifestent pour dénoncer la future carte des Zones Défavorisées

La nouvelle carte des Zones Défavorisées entrera en vigueur en 2019. Huit communes du Clunisois devraient en être exclues. C’est un drame pour les exploitations qui perdront des primes versées par l'Union européenne. Des manifestations sont organisées vendredi 24 août 2018.
 

Qu’est-ce qu’une zone défavorisée ?

Les zones défavorisées sont des zones où les conditions de production sont particulièrement difficiles. C’est le cas, par exemple, des zones de montagne ou encore des zones affectées de handicaps spécifiques (excès de sécheresse ou d’humidité, sols de faible qualité, pente…)

Les agriculteurs de ces zones reçoivent une indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN).
Cette aide, créée en 1976, a pour but de maintenir une agriculture viable dans des zones fragiles.

 

Menaces sur la prairie ? from ClunyTV on Vimeo.

Un nouveau zonage est en cours d’élaboration.
"Le ministère de l’Agriculture a transmis cet été la future carte de la révision des zones défavorisées à la Commission européenne pour approbation avant de publier par arrêté ministériel le nouveau zonage qui entrera en vigueur pour la campagne PAC 2019", explique Jean-Luc Delpeuch, président de la communauté de communes du Clunisois.

   

Quelles sont les communes du Clunisois menacées ?

Au total, ce sont 8 communes du Clunisois qui devraient être exclues des ZDS (zones défavorisées simples) en 2019 : Berzé-le-Chatel, Bissy-sous-Uxelles, Blanot, Bray, Chapaize, Chissey-lès-Mâcon, Cortambert et Donzy-le-Pertuis.

"Pour les 29 exploitants concernés c’est un coup dur, une injustice". Cette exclusion des zones défavorisées simples conduira à la perte de 450 000 euros d'aides européennes, soit environ 15 000 euros pour chaque exploitation.
"Cela signifie la disparition de l’élevage, car aucune diversification n'est possible", déclare Jean-Luc Delpeuch. La région est classée Natura 2000 et "prairie sensible" et toute autre culture, de maïs ou de vigne, est interdite.

C’est pourquoi une action conjointe a été organisée par la Fsdea, les Jeunes Agriculteurs de Saône-et-Loire, la communauté de communes du Clunisois et les maires des communes concernées.

   

Quelles sont les actions prévues ?

Cette action symbolique s'est déroulée en deux temps vendredi 24 août 2018 :

-un barrage filtrant sur la route départementale 981 à Massilly avec distribution de tracts dans la matinée

-la dépose des panneaux des communes concernées devant la grille de la préfecture de Mâcon dans l'après-midi, avant de solliciter un entretien avec le préfet. 
"Après une heure de rencontre avec des éleveurs, des élus du Clunisois et des parlementaires, le préfet de Saône-et-Loire s’est engagé à défendre le dossier auprès du ministère de l’Agriculture. Si les 8 communes ne sont pas réintégrées dans la carte des zones agricoles défavorisées simples, trois maires et le président de la communauté de communes du Clunisois démissionneront", déclare Jean-Luc Delpeuch.


 

Après 1 heure d'attente et 1 heure de rencontre avec éleveurs, élus du Clunisois et parlementaires, @Prefet71 s'est engagé à défendre le dossier auprès du @Min_Agriculture. Si les communes ne sont pas réintégrées, 3 maires et le Pt Com Com @CC_Clunisois démissionneront. A suivre pic.twitter.com/dd62wqn41u

— Jean-Luc Delpeuch (@JeanLucDelpeuch) 24 août 2018