En juillet 2018, Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, rencontrait Yann Thomas, PDG du groupe de maroquinerie de luxe éponyme. Ensemble, ils ont évoqué l’accompagnement de l’entreprise dans son installation à Mâcon, en Saône-et-Loire.
C’est à Mâcon que l’entreprise de maroquinerie Thomas posera ses valises. Marie-Guite Dufay se réjouit de cette annonce. « Une chance pour l’économie locale » déclare la présidente de la région.
Des aides régionales seront allouées à l’entreprise pour lui permettre de se développer et de prospérer. Une décision « positive pour l’emploi » puisqu’un recrutement et la formation de 200 personnes ont été annoncés.
Thomas : une histoire de famille
La première entreprise de maroquinerie Thomas, est née en 1937, rue du Temple, à Paris, à l'initiative d'Auguste Thomas. Mais à la suite d'une dispute entre le père et le fils, ce dernier décide de s’installer en Côte-d’Or, à Semur-en-Auxois. Cette implantation a permis la naissance d’un véritable groupe.
En 1991, la première guerre du Golfe fragilise l’industrie du luxe. L’entreprise installée Semur-en-Auxois frise le dépôt de bilan. Thierry Thomas, fils du fondateur, décide que son entreprise ne se consacrera plus qu’à de la sous-traitance haut de gamme. Un bon pari… Son savoir-faire plaît à l’international et la maison connaît une croissance exponentielle.
En 1994, Thomas rachète une maroquinerie dans la Marne. En 1999, une autre est montée à Saulieu, en Côte-d’Or. C’est en 2005 que le groupe s’offre une filiale au Vietnam, nouveau marché prometteur du luxe.
Depuis, la maroquinerie de luxe ne semble plus connaître la crise. Les Ateliers d’Armançon, installés à Semur-en-Auxois, fonctionnent à plein régime.
En 2012, l’entreprise avait du mal à recruter une main d’œuvre qualifiée. Déjà, les 620 salariés ne manquaient pas de travail et les carnets de commande étaient remplis.
Thomas avait alors signé un partenariat avec Pôle emploi et le Greta 21 (Groupement d’établissements pour la formation continue). Une formation CAP Maroquinerie co-financée par le conseil régional de Bourgogne et Pôle emploi a pu naître de cet accord.
Comme il n'est pas toujours simple de recruter, les Ateliers d'Armançon restent aussi en lien étroit avec les formations maroquinerie proposées au lycée de Montbard.
Un engagement à la formation
A cette époque, l’entreprise acceptait de recruter des demandeurs d’emploi sans condition de diplôme. "Les capacités", "la motivation", "les aptitudes à réaliser un travail minutieux et soigné" étaient les seuls critères de recrutement. Avec une nouvelle implantation sur le sol mâconnais, Thomas s’engage à former ses futurs salariés "à un métier de haute valeur ajoutée".
Dans le luxe, le "made in France" fait vendre et même revenir les emplois. Une bonne nouvelle pour l'industrie bourguignonne.