La décision est tombée ce vendredi 16 novembre, la maternité d'Autun sera fermée jusqu'au 15 janvier prochain. Une mesure prise par l'ARS, en concertation avec les acteurs concernés, et dictée par le manque de soignants au sein de l'établissement.
Activité suspendue pour un mois. Ce vendredi 16 décembre, l'Agence régionale de santé (ARS) a décidé de fermer la maternité d'Autun (Saône-et-Loire) jusqu'au 15 janvier 2023. Une mesure en réponse au manque de personnel de l'établissement et de son incapacité à assurer la permanence des soins.
"Malgré des efforts importants et constants pour recruter, le centre hospitalier d’Autun rencontre de grandes difficultés pour assurer les astreintes de gynécologie-obstétrique, de pédiatrie et de sages-femmes les prochaines semaines", indique le Groupement Hospitalier de Saône-et-Loire Bresse Morvan dans un communiqué.
Mais pour les représentants de la CGT au sein de la maternité, la décision de fermer le site n'est pas justifiée. Selon eux, s'il manque en effet de personnels soignants pour la période du 26 décembre au 1er janvier inclus, le calendrier pour le reste du mois de janvier ne compte pas de vacation manquante.
"Le planning est bien couvert. On est relativement surpris par cette décision. Le tableau de garde est complet, deux médecins gynécologues sont là. Il manquait seulement une sage-femme, mais il y avait des contacts pour faire venir une remplaçante".
La nouvelle direction mise en cause par la CGT
Le syndicat met notamment en cause la nouvelle direction du Groupement Hospitalier, arrivée il y a un an. "Où l'ARS a fait la sourde oreille, ou la direction ne leur a pas communiqué le fait que le planning est bien couvert. Mais il y a une volonté manifeste de fermer cette maternité d'un point de vue budgétaire", souffle un représentant.
On déplore la brutalité vis-à-vis des professionnels de santé et des patientes
CGT
Dans son communiqué, le Groupement Hospitalier affirme rester "pleinement mobilisé pour trouver des solutions permettant d’assurer une prise en charge au plus près des besoins de santé de la population". Un engagement auquel ne croit pas la CGT. "Il n'y a aucune recherche active pour recruter. Il y avait largement le temps de trouver des remplaçants sur cette période en s'y prenant bien. Mais une offre a été postée le 10 décembre seulement. C'était impossible de recruter à temps pour cette période-là".
Pour rappel, en novembre dernier, la maternité d'Autun, la plus petite de Bourgogne, avait déjà été fermée partiellement pendant une semaine. Un gynécologue placé en arrêt maladie n'avait pas été remplacé.
Plus de maternité publique dans un rayon de 170 km
Avec la suspension de l'activité à Autun, c'est tout un secteur de 170 km, entre Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et Nevers (Nièvre) qui se retrouve sans offre publique de maternité. Dans son communiqué le Groupement Hospitalier de Saône-et-Loire Bresse Morvan indique qu'une information individualisée a été envoyée aux patients sur le point d'accoucher.
"À partir du neuvième mois de grossesse, elles sont orientées vers la maternité de leur choix. Leur dossier médical leur est transmis, précise le groupe.
La fermeture pour un mois de la maternité d'Autun s'ancre dans un contexte difficile pour la santé dans la commune. Cette année, quatre médecins urgentistes et trois médecins internes ont démissionné, alors que les services d'urgence remplissent jusqu'à 30 lits par jour.
Une concertation est menée par l'ARS afin de transformer l'offre de santé. Solution prônée en ce qui concerne la prise en charge des femmes enceinte : développer un système de partenariat et de coopération entre les maternités de Chalon-sur-Saône, du Creusot et d'Autun.
Du côté de la CGT, les représentants ont prévu d'envoyer un recours dès ce mardi 20 décembre à l'ARS pour obtenir des informations sur la fermeture de l'établissement. Les syndicalistes réfléchissent également à saisir l'opinion publique et à alerter le ministère de la Santé en fonction de l'évolution de la situation.