La Manufacture Perrin, installée en Saône-et-Loire, est spécialisée dans la bonneterie, l’art de fabriquer les bas et les chaussettes. L’entreprise bourguignonne, fondée en 1924, fête ses cent ans cette année. À sa tête, un duo prêt à relever les défis de demain.
Lorsque Damien Schneider propose à Constance Nicaise de reprendre avec lui la direction de la Manufacture Perrin, elle décide de s’investir à 100 % dans l’aventure entrepreneuriale. Depuis 2018, les deux acolytes sont à la tête de cette entreprise incontournable de Montceau-les-Mines, et désormais centenaire.
100 ans de patrimoine industriel
Pour faire l’historique de la Manufacture Perrin, il faut remonter à 1924.
C’est cette année-là que Francis Perrin, épicier de profession, reprend une bonneterie locale. D’abord, il n’y produit que des bas. De fil en aiguille et grâce à l’évolution des machines, il se met à fabriquer des chaussettes. Guerre, concurrence, délocalisation… Tout au long du 20ᵉ siècle, l’entreprise traverse les différents challenges qui s’imposent à elle avec succès.
Depuis le dernier changement de direction, les défis à relever ont, eux aussi, été nombreux. Entre la crise du Covid-19 et l’augmentation des coûts de l’énergie, "ça n’a pas été un chemin très facile", se remémore Constance Nicaise. Elle ajoute : "Mais on a su faire les bons choix pour être toujours là aujourd’hui".
Une fabrication 100 % française
Pour affronter l’avenir, l’entreprise mise tout sur la fabrication 100 % française.
C’est vraiment l’ADN de notre manufacture, on ne veut pas en déroger !
Constance Nicaise
Si les fils proviennent d’autres pays, c’est donc toujours au cœur de l’ancienne cité minière de Saône-et-Loire que les chaussettes et collants de la Manufacture Perrin sont entièrement produits.
Ces derniers sont labellisés sous quatre marques aux univers totalement différents : Berthe aux grands pieds, La Chaussette Française, Dagobert à l’envers et Perrin 1924.
Pour assurer la commercialisation de ses produits, La Manufacture Perrin a mis en place ces dernières années un réseau de distribution spécialisé dans les produits made in France.
C’est d’ailleurs dans l’une de ces boutiques que Constance commence son ascension au sein de l’entreprise. Diplômée d’ingénierie biomédicale, elle accepte en 2014 un travail comme vendeuse au sein de la boutique nantaise, en attendant de trouver quelque chose dans son domaine de prédilection.
Progressivement, elle découvre l’entreprise dans son ensemble. "Je me suis rendu compte de l’outil industriel que c’était". Elle participe par la suite au développement du réseau de boutiques La Manufacture et finit par devenir associée, sur proposition de Damien Schneider, sérieusement tenté depuis un moment par la reprise d’entreprise.
Depuis 2018, Damien Schneider et Constance Nicaise peuvent compter sur Martine et Franck Couturier. Martine est l’arrière-petite-nièce du fondateur de la Manufacture Perrin. Avec son mari Franck, elle a dirigé l’entreprise pendant cinquante ans. "Ils nous ont accompagnés depuis qu’on a repris". Cette passation en douceur à une nouvelle génération manifeste la volonté d’inscrire la Manufacture Perrin dans le futur.
Alors que, selon Constance, le nombre de fabricants de chaussettes français est passé de cinq cents à moins de dix en soixante ans, la reprise dynamique de la Manufacture Perrin permet d’espérer un avenir encore long pour la bonneterie française.
"Les chaussettes made in Bourgogne", à découvrir dans La Tête à l’Endroit !
Texte de Léa Spegt.