L'ancien édile de Tournus a écopé, mercredi 27 novembre, de 18 mois de prison avec sursis probatoire. Il était jugé par le tribunal de Mâcon pour des faits de harcèlement sexuel et d'atteinte à l'intimité de la vie privée de trois plaignantes. Maître Pierre-Louis Perrot-Renard, avocat de l'une des victimes, réagit.
L’ancien maire de Tournus reconnu coupable. Claude Roche a été condamné ce mercredi 27 novembre à 18 mois de prison avec sursis probatoire de deux ans par le tribunal judiciaire de Mâcon, la peine requise par le parquet.
"C’est une peine qui reste punitive car ça reste 18 mois, c’est juste et adapté", a réagi auprès de France 3 Bourgogne Me Pierre-Louis Perrot-Renard, avocat de l’une des plaignantes.
Géolocalisation et espionnage
Le septuagénaire était jugé pour des faits des harcèlement sexuel et d’atteinte à l’intimité de la vie privée, en partie commis lors de son mandat. Au total, trois femmes âgées d’une trentaine d’années étaient constituées parties civiles. Parmi elles, une ancienne employée de mairie. Il aurait entretenu des relations avec celles-ci, qui auraient viré au "chantage" selon Me Perrot-Renard.
"Ces femmes ont vécu l’enfer, elles ont été harcelées. Il y a eu des pressions. Pour satisfaire ses désirs sexuels il était prêt à tout"
Me Pierre-Louis Perrot-Renard, avocat d'une victime
Il est notamment reproché à Claude Roche d’avoir posé des balises de géolocalisation sur les voitures de ces femmes. Il a également inséré des logiciels espions dans leurs téléphones, selon l’avocat. La caractéristique de viol en revanche, d’abord évoquée pendant l’instruction, a par la suite été abandonnée.
Maire de Tournus (Saône-et-Loire) de 2014 jusqu’à sa démission en 2017, Claude Roche a également été conseiller régional de Rhône-Alpes et conseiller du 4e arrondissement de Lyon. Le 14 octobre 2019, il est interpellé à son domicile de Lyon, avant d’être placé en détention provisoire. Il en sort en janvier 2020, sous contrôle judiciaire.
Claude Roche absent du procès
A l’audience, le 25 septembre 2024, l’homme de 72 ans n’est pas présent. Le procès a lieu en huis clos. Les faits de harcèlement sexuel "sont alors constitués", selon Me Perrot-Renard, qui ne se dit donc pas surpris de sa condamnation.
Outre la peine prononcée, il devra verser 6000 euros à chacune des victimes. L'ancien maire a été inscrit au Fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais). Une peine d'inéligibilité de cinq ans a également été prononcée. "Cet homme-là avait des responsabilités et il a pu en jouer. Ca me paraît normal", conclut l’avocat.