Procès de l'attentat de Nice : "Ils ont pris 18 ans, mais nous on a pris perpète", l'impossible deuil des rescapés

Publié le Mis à jour le
Écrit par Auberi Verne

Les huit accusés dans le procès de l'attentat de Nice ont été condamnés, mardi 13 décembre, à des peines allant de deux à 18 ans de prison. Un "soulagement énorme" pour Véronique Marchand, cette habitante de Saône-et-Loire qui a perdu son mari le 14 juillet 2016... mais qui ne rendra pas le deuil plus facile.

"On était tous très attentifs, pendus aux lèvres du président. Et puis on a eu les larmes aux yeux. Des larmes de satisfaction." C'est d'une voix chargée d'émotion que Véronique Marchand, cette habitante de Marcigny (Saône-et-Loire) qui a perdu son mari lors de l'attaque du 14 juillet 2016, décrit les moments fatidiques qui ont vu la condamnation des huit accusés dans le procès de l'attentat de Nice. Six ans plus tard, mardi 13 décembre, la cour d'assises spéciale de Paris a en effet délivré son verdict : tous ont été reconnus coupables, avec des peines allant de deux à 18 ans de prison.

Dans une salle comble, des applaudissements ont secoué l'audience lorsque la réclusion criminelle a été prononcée à l'encontre de l'un des accusés, relate franceinfo. "Le procureur avait requis 15 ans", souffle, tremblante, Véronique Marchand. "Donc quand on a entendu 18, ça a été un soulagement et une émotion énormes. Le président a été humain et impartial, même si ça a parfois été dur, il a fait son travail."

"Maintenant, mon mari peut reposer en paix"

Si les avocats de deux condamnés ont annoncé, dès la fin de l'audience, leur intention de faire appel, Véronique Marchand dit quitter le procès "dans de bonnes circonstances". "Il y aura certainement des appels, oui, on verra ce qu'il advient. Mais ça a été épuisant, ça fait tout remonter. Notre combat est fini. Maintenant, mon mari peut reposer en paix."

Avec ces peines, on a vu qu'ils avaient compris notre détresse et l'atrocité qu'on avait vécue.

Véronique Marchand,

rescapée de l'attentat de Nice

De quoi faciliter le deuil de cette famille brisée par la tragédie ? "Non, le deuil, je ne sais pas s'il sera fait un jour", glisse Véronique Marchand. "Quand on perd la personne avec qui on a passé 40 ans de sa vie, ce n'est pas rien. Ils ont pris 18 ans, mais nous, on a pris perpète." Pour rappel, 86 personnes ont perdu la vie sur la promenade des Anglais, le 14 juillet 2016.

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