Saône-et-Loire : le maire de Cheilly-les-Maranges agressé et menacé de mort

Au lendemain de nouvelles annonces du gouvernement sur le sujet, jeudi 3 septembre, le maire de Cheilly-les-Maranges (Saône-et-Loire) a été pris à partie par 3 individus devant son domicile et menacé de mort. Une plainte a été déposée.

Dans la soirée ce jeudi 3 septembre, Marc Labulle était rentré à son domicile. C’est à ce moment que le maire de Cheilly-les Maranges entend du bruit dans la rue. Devant chez lui, 6 individus agressifs qui jettent des cailloux sur sa maison. « J’ai vu derrière ma grille des gens qui m’interpellaient. Je suis sorti. Tout de suite on m’a vociféré dessus. »

Les insultent pleuvent assorties de menaces de mort. « On m’a dit qu’on allait mettre le feu à ma maison, à ma voiture. Quand je sortirai, ils me retrouveraient. » Heureusement, l’élu qui a su rester à distance n’a pas subi d’agression physique. Il avait déjà eu affaire à ses agresseurs quelques heures plus tôt.

Le début des problèmes remonte au début de semaine. Des vendangeurs, travailleurs saisonniers, ont installé des tentes de camping en marge du terrain de sport de la commune. Le maire décide de ne « pas y apporter une attention particulière » tant que cela ne créé pas de problèmes. Mais mercredi soir, la porte du club house de Rugby est forcée. Les locaux et notamment les douches des vestiaires ont été utilisés.
 

Jeudi matin, les services techniques de la commune réparent la porte. Le maire, Marc Labulle va trouver les campeurs. Face à lui 3 personnes et 5 chiens autour d’un feu qui a été allumé. La discussion tourne au dialogue de sourds. Le maire leur demande de partir. « Le pire qui pourrait nous arriver, c’est une plainte classée sans suite » s’amusent les campeurs.

Mais le soir même, ce sont les fenêtres du vestiaire qui sont cassées. Sur place, le maire retrouve une sacoche et des papiers d’identité qu’il décide de conserver pour porter plainte le lendemain.
 

"Annoncer que vous êtes maire, c’est presque se mettre en danger."

Marc Labulle

C’est pour récupérer ces papiers que les 3 individus se rendent au domicile du maire dans la soirée de jeudi.  « On m’a dit qu’il fallait que je donne les papiers immédiatement sinon ça irait très mal pour moi. » L’altercation ponctuée d'insultes et de menaces dure une trentaine de minutes. Le maire se décide finalement à rendre les documents après avoir photographié les papiers d’identité.
 

3 personnes interpellées

Ce vendredi 4 septembre, les 3 individus ont été interpelés et placés en garde à vue. Une plainte a été déposée pour dégradation de locaux, agressions verbale par insulte et menaces de mort.

« Il y a de plus en plus de personnes qui se moquent de l’autorité, commente Marc Labulle. Annoncer que vous êtes maire, c’est presque se mettre en danger. » L’élu en est à son 3e mandat et s’estime « assez outillé » pour faire face. Mais il veut témoigner pour les autres élus.

Dans un communiqué, l’Union des maires des communes rurales de Saône-et-Loire réagit. « Notre collègue, expérimenté, a fait preuve de retenue, il reste que cette affaire extrêmement grave, nous alerte à nouveau sur le statut des maires confrontés à la délinquance. » L’association demande aux services de l’Etat « qu’une véritable action s’engage pour assurer le respect des élus, avec tout l’appui nécessaire de la part des forces de l’ordre et de la justice. »

Mercredi, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures sur le sujet. Les insultes contre les maires seront désormais considérées comme des "outrages". Même en l'absence de violences physiques, leurs auteurs pourraient ainsi être condamnés à des travaux d'intérêt généraux. Le même jour, lors d'un déplacement à Dijon, le ministre de la Justice Eric Dupont-Moretti avec rencontré les élus locaux de Côte d'Or sur le sujet.


 
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