Suicide d'un marin de Saône-et-Loire : le commandant du navire fait appel du jugement

Sébastien Wanké, originaire de Buxy, en Saône-et-Loire, s’est suicidé le 15 juin 2010 alors qu’il naviguait sur la frégate La Fayette. Le commandant Eric Delepoulle, qui a été condamné pour harcèlement moral, a fait appel. L'audience, fixée au lundi 29 juin 2015, a été repoussée.

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Qu'est-ce qui a fait "craquer" Sébastien Wanké ?

Il y a cinq ans, le 15 juin 2010, Sébastien Wanké était retrouvé pendu à bord de la frégate légère furtive La Fayette, qui naviguait au large de la Sicile.
Le jeune homme, âgé de 32 ans, s’est suicidé quelques jours seulement avant le retour de l’équipage à terre.

Ce maître d’hôtel compétent, qui adorait son travail, n’a pas résisté à la pression qu’il subissait depuis plusieurs mois.
Sa famille et sa compagne se ont décidé de se porter partie civile pour sa mémoire et son honneur, "pour qu’on ne dise pas qu’il s’est suicidé parce qu’il avait des problèmes personnels".



Sébastien Wanké était au service du commandant Eric Delepoulle. Pendant près de 18 mois, l’officier a adressé des reproches incessants à son maître d’hôtel et lui a imposé un rythme de travail écrasant. Les journées du marin originaire de Bourgogne commençaient souvent à 6h30 pour veiller au service des petits-déjeuners et se terminaient à 21h, ou à 23h quand il y avait des repas officiels une fois par semaine.

Sébastien Wanké avait perdu plus de 10 kilos en l’espace de quelques mois. L’élément déclencheur du suicide semble avoir été la découverte d’une notation particulièrement mauvaise, dont les conséquences étaient invalidantes pour sa carrière.



Pourquoi le La Fayette était-il surnommé "le bateau de l’enfer" ?

Le maître d’hôtel bourguignon n’était pas le seul à souffrir. De nombreux témoignages ont confirmé que l’ambiance était exécrable à bord de ce navire de la Marine nationale. Un sentiment de mal être régnait sur la frégate commandée par Eric Delepoulle, à tel point que certains avaient même surnommé le La Fayette "le bateau de l’enfer". Les marins avaient même refusé de fêter le passage de l’Equateur, qui est pourtant une manifestation de joie traditionnelle dans la profession. Le commandant avait aussi été mis en examen pour harcèlement moral à l’encontre du chef de cuisine.

Le procès d'Eric Delepoulle, qui a été promu capitaine de vaisseau à l'état-major, s’était ouvert en novembre 2013 devant le tribunal correctionnel de Marseille. C'était une première dans l'histoire de la Marine nationale.

En janvier 2014, l’officier de marine avait été condamné à un an de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende pour harcèlement moral, dégradation des conditions de travail pouvant porter atteinte aux droits, à la dignité, à la santé ou à l’avenir professionnel. Sa demande de dispense d’inscription à son casier judiciaire avait été rejetée.

Par la suite, Eric Delepoulle a décidé de faire appel. L’affaire devait être plaidée devant la 7e  chambre correctionnelle de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, à l’audience du lundi 29 juin 2015.
Le dossier a été repoussé au 26 octobre prochain à la demande des avocats du commandant de la frégate, qui ''veulent plus de temps pour étudier le dossier''.
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