Après trois jours de blocage du site GE Steam Power à Belfort, le débrayage des salariés est sur le point de se terminer ce jeudi 11 mars. Un accord de fin de grève est en cours de rédaction mais le mouvement pourrait se poursuivre du côté de la branche Thermal Systems.
Les salariés de GE Steam Power entendus ? C’est le sentiment qui prédomine ce jeudi 11 mars après trois jours de blocage sur le site de Belfort. A l’appel de la CGT, les salariés de la branche Manufacturing réclamaient notamment une une prime de 1000 euros, une revalorisation salariale ainsi que l’embauche des intérimaires et des apprentis.
"Les salariés en grève ont obtenu gain de cause"
"Nous avons rencontré la direction ce mercredi et nous avons abouti à quelque chose. Les salariés grévistes ont obtenu gain de cause" se félicite Saïd Bersy, secrétaire CGT du CSE Manufacturing, "Nous rédigeons actuellement un protocole de fin de conflit et les salariés ont accepté de mettre fin au mouvement suite à ces évolutions".
Pour l’instant, la CGT n’a pas donné de détails concernant l’aboutissement des négociations mais la direction a vraisemblablement accepté de revoir les augmentations initialement prévues (0,23 centimes sur la prime panier des ouvriers, entre autres) et d’envisager l’embauche de plusieurs intérimaires. "Des promesses d’embauche verront forcément le jour. Une étude va être menée sur la base du volontariat et des compétences. Cela représente une avancée" explique encore S.Bersy.
La menace du PSE plane toujours
Le mouvement a été suivi par près de 180 salariés de la branche Steam Power de Belfort, qui, rappelons le, est toujours menacée par un plan social visant la suppression de 240 postes. C’est d’ailleurs ce qui pourrait conduire dans les prochains jours à la poursuite du mouvement, cette fois par la branche Thermal Systems.
CGT GE SPS:
— CGT GE (@CgtGe) February 23, 2021
Cette année, pour La CGT c’est simple, pas de chichi pour les NAO. Surtout quand GE a "l’art de trouver 47 millions de « bonnes excuses »".
Les salariés sont appelés à une action de grève et met en place une pétition à l'attention des collègues.#generalelectric #CGT pic.twitter.com/tnuOVkdhf9
En effet, les salariés de cette branche ont décidé de prendre le relais du débrayage en cours pour présenter un contre projet à la direction. "Les salariés sont toujours en colère" explique Dominique Thiriet, délégué CGT chez Steam Power, "Il y a une vraie convergence, une grogne générale depuis plusieurs mois. C’est la première fois depuis 1994 que toutes les entités sont dans le mouvement".
Le blocage du site de Belfort pourrait donc finalement se poursuivre, selon la forme que prendra le mouvement de la grève du côté de Thermal Systems. En tout cas la colère des salariés n’est pas sans conséquence, puisqu’elle a aussi entraîné un blocage du site voisin d’Alstom Transport, obligeant l’entreprise a reporté la venue de son PDG Henri Poupart-Lafarge prévue ce vendredi 11 mars.
Alstom Transport en soutien ?
Une partie des salariés d’Alstom Transport s’est d’ailleurs joint au mouvement de la CGT pour réclamer "des garanties sur la pérennité de (leur) outil de travail de production et des augmentations de salaire justifiées par la travail et l'engagement des salariées". Un point presse est prévu ce vendredi à 9h.
Pour l’heure, la CGT se dit satisfaite des revalorisations obtenues et qui seront communiquées prochainement, mais n’entend pas abandonné pour autant face au PSE qui menace. "On annonce des chiffres, des suppressions de poste et on se félicite d’avoir sauvé 10% des emplois. Le mal est fait. Le temps perdu à organiser, désorganiser, reste perdu" regrette Dominique Thiriet, en évoquant la fin des négociations de la branche Hydro (50 postes supprimés au lieu de 61). "Des salariés partent. Des jeunes ingénieurs qui pensent qu’ils n’ont plus d’avenir dans cette boite. C’est tout cela qui contribue au ras le bol général aujourd’hui".