Coronavirus Covid-19 : plus de la moitié des surveillants de la maison d'arrêt de Belfort sont contaminés par le virus

Si aucun des prisonniers n'est touché par le virus, ce n'est pas le cas des surveillants et des cadres du centre pénitentiaire de Belfort. Plus d'un sur deux sont en arrêt maladie. Le syndicat UFAP espère que la direction reconnaîtra le Covid-19 comme maladie professionnelle.

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D'ordinaire, ils sont vingt-quatre. Vingt-quatre surveillants à exercer à la maison d'arrêt de Belfort. Mais depuis le début de l'épidémie, ils ne sont plus que quatorze. Ceux qui exerçaient en cuisine, ont tous été contaminés. Quant aux gradés, sur les quatre, trois sont eux aussi en arrêt maladie, touchés par le Covid-19.

" Ce n'est plus de la débrouille, c'est de la démerde. Fort heureusement nous bénéficions d'appuis extérieurs qui viennent compléter quotidiennement le personnel nécessaire au bon fonctionnement de l'établissement mais quand même ", s'inquiète Cathy Soler, déléguée de l'UFAP (Union fédérale autonome pénitentiaire) à la Maison d 'arrêt de Belfort. Parmi les aides extérieures, des agents du PREJ, le Pôle régional des extractions judiciaires et de l'ERIF, Equipe régionale d'intervention pour la formation. Les premiers viennent spécialement de Besançon pour remplacer leurs collègues malades.
 

Promiscuité des lieux et interdiction de porter un masque


Cathy Soler n'a pas échappé au virus. Elle est en arrêt depuis trois semaines. " Des maux de tête, ça part puis arrivent les courbatures "... Un enfer qui selon elle aurait pu être évité. " Dès le début de l'épidémie, il nous a été interdit de porter des masques. Ce n'est pas une décision propre à Belfort, c'était une interdiction qui valait aussi pour tous les centres pénitentiaires de France. Il ne fallait pas faire peur aux détenus, nous a-t-on dit ".

A cela s'ajoute la promiscuité des lieux. " A Belfort, ce sont des bureaux petits on est presque les uns sur les autres ", détaille Cathy Soler. " D'après les informations que j'ai, on serait la maison d'arrêt la plus touchée en France ".
 

Reconnaissance en maladie professionnelle


En tant que représentante syndicale de l'établissement, Cathy Soler n'avance pas de revendications particulières mais elle souhaite que l'administration pénitentiaire reconnaisse que le COVID-19 comme une maladie professionnelle. " Une reconnaissance importante pour nous parce qu'après si on a des séquelles, comment ça va se passer ? Le Covid-19 on l'a bien attrapé au travail ".

Le 22 avril, le Ministre des solidarités et de la santé a annoncé que le Covid-19 serait reconnu comme maladie professionnelle pour tout le personnel soignant, quel que soit leur exercice, en ville, à l'hôpital ou encore dans les EHPAD.

Cette reconnaissance permettrait " une prise en charge totale des frais médicaux, des indemnités en cas d'incapacité de travail et une rente pour les ayants droit en cas de décès ".

Une mesure bien accueillie qui exclut pour l'heure d'autres professions exposées au virus. En tant que député du Doubs, Frédric Barbier a donc adressé, ce jeudi 23 avril, au Ministre des solidarités et de la santé, une question écrite pour que l'ensemble des travailleurs infectés, oeuvrant au fonctionnement indispensable du pays soient reconnus, eux-aussi, en maladie professionnelle.

Reste à savoir si les surveillants de prison seront concernés. " On est souvent mis à l'écart, on a tendance à nous oublier malgré qu'on soit la 3e force de l'ordre, les miracles n'existent pas. Je ne suis pas très optimiste. J'ai peu d'espoir " réagit Cathy Soler à cette démarche du Député Barbier.
 
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