Handball : Le club de Belfort (BAUHB) porte plainte suite aux injures racistes proférées à l'encontre de deux joueurs

Samedi 19 février, deux joueurs du club de handball de Belfort (BAUHB) ont été la cible d’insultes racistes lors d’un match de National 1 face à Beaune. Désiré Barrand, le président du club a déposé plainte ce lundi 21 février.

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Samedi 19 février, à Beaune (Côte d’Or), la victoire du club belfortain de hand (BAUHB) contre l’équipe beaunoise (34-25) a laissé un goût amer. Lors du match de National 1, des insultes racistes ont fusé côté public à l’encontre de deux joueurs belfortains : Icham Frid et Aleksandar Angelovski.

« Kebabier, va faire tes kebabs, oublie pas la sauce », « Polac ; t’as un nom pas français, pourquoi tu joues en France, t’as pas à jouer en France », voilà quelques insultes lancées lors du match du samedi 19 février. Une situation « inadmissible, intolérable » pour le président du BAUHB, Désiré Barrand, qui a porté plainte contre X, ce lundi 21 février. « Je me lève contre toute forme de racisme, et d’autant plus quand il touche mes joueurs. Et ces injures ne sont pas à prendre à la légère, prévient-il. Au nom du club, j’ai déposé une plainte contre X et j’ai saisi la commission de discipline de la ligue Bourgogne-Franche-Comté. » 

« On me dit que je suis un étranger »

La scène s’est passée il y a deux jours, et Aleksandar Angjelovski reste encore sonné. « Je viens au gymnase, c’est mon travail. On me dit que je suis un étranger, de quitter la France, de rentrer "chez moi". Je suis choqué », relate-t-il, abasourdi. C’est la première fois qu’il fait face au racisme, dans le cadre sportif.

Le demi-centre de 32 ans fait part du soutien qu’il a obtenu de la part de ses camarades et du président du club. Si Aleksandar Angjelovski tente de saisir ce qu’il s’est passé, il ne parvient toujours pas à comprendre la violence des propos : « Je peux entendre la frustration des supporters du club adverse lorsqu’ils font face à une défaite, mais ce ne sont pas des mots qu’on doit entendre sur le terrain, c’est de la bêtise. »

« On m’a déjà traité de "sale arabe" »

« Je suis un peu saoulé. Mais même pas choqué », commence Icham Frid. Le joueur de 25 ans confie sa lassitude : ce n’est pas la première fois qu’il est visé par de tels insultes. « C’est triste à dire, mais j’ai l’habitude de ce genre de choses. Bien sûr, c’est plus ou moins violent, remarque-t-il. On se dit que ça ne se terminera jamais. » Car le racisme se vit à l’intérieur et hors du terrain pour l'ailier gauche belfortain. Confronté à ces insultes, il explique que c'est un phénomène qui tend à s'accentuer : « Plus la société s’ouvre, plus les extrêmes se renforcent. Et certaines personnes se renferment : on m’a déjà traité de sale arabe. Plusieurs fois. »

C’est triste à dire, mais j’ai l’habitude de ce genre de choses.

Icham Frid, du BAUHB

L’affaire a été relatée samedi soir par Carole Bernhard, conseillère municipale EELV de Beaune. Une démarche que salue Icham Frid. « Heureusement que l’élue en a parlé, parce que c’est tellement banalisé, qu’on s’y habitue, alors qu’il ne faudrait pas, reprend-il. Sans elle, sans le soutien du club, je n’aurais pas osé aller jusqu’au dépôt de plainte. Il ne faut plus que cela arrive. »

« Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit »

« J’ai honte de ces supporters Beaunois. Vous ne faites honneur ni à notre club, ni à notre ville », écrit Carole Bernhard sur son compte Facebook, le soir du match. L’élue de l’opposition indique être partie en seconde mi-temps après avoir alerté le président du club beaunois Jean-Marc Joly : « les propos reprenant de plus belle dès le coup d’envoi, je ne peux pas cautionner ça ! Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit : il n’a sa place ni dans le sport ni ailleurs. »

Dans la soirée, quelques heures plus tard, le Beaune Handball avait condamné fermement ces propos, qui allaient à l’encontre des « valeurs de tolérance, d’intégrité et de respect ». Le club avait également indiqué avoir identifié les auteurs de ces propos et s’est engagé à « sanctionner fermement ces derniers. »

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