EN IMAGES. Georgio : l'aventurier des temps modernes aux Eurockéennes

Son dernier passage aux Eurockéennes remonte à l'été 2015. Le rappeur Georgio est de retour pour présenter son troisième album, XX5. Le festival a décidé de lui donner carte blanche pour la programmation de la scène de la plage, sur laquelle il s'est également produit le samedi 6 juillet.

Depuis quelques années, la même rengaine résonne lorsqu'on parle des Eurockéennes : le rap est trop présent. Heureusement, il existe des artistes comme Georgio, qui démontent les clichés encore trop ancrés sur le genre. Dès la première écoute, les références littéraires et à la poésie fusent. Comme Sylvain Tesson qui l'inspire, il invite à l'évasion dans ses morceaux. Revenir jouer sur la scène de la plage, c'était une évidence pour cet aventurier des temps modernes, qui a su faire décoller son public au-dessus de la presqu'île du Malsaucy. Une scène qu'il avait foulée alors que son premier album n'était pas encore sorti. 
 

En digne héritier du rap actuel, l'artiste ringardise l'image vulgaire trop stéréotypée du milieu, pour proposer avec mélancolie et franchise sa vision de la société. Tout doucement, il ouvre à son public une petite porte sur son intimité. Sous sa plume mais ensuite sur scène, les références à la Russie de Dostoïevski prennent vie au son du morceau Svetlana et Maïakovski, Céline et son Voyage au bout de la nuit se devinent dans C'est pas fini. Son nouvel album XX5 était à l'honneur mais Bleu Noir et Héra n'ont pas été en reste, pour faire trembler le sol de la plage.

J'compte bouffer l'monde avant qu'le monde me bouffe 
Partir loin, seul au milieu d'la route j'étouffe 
Traverser les mers, avancer coûte que coûte 
Dévorer la terre 
La terre, je la dévore - Georgio 

 

J'ai des raisons d'tirer sur ce joint d'peuf, mon pote s'est réjoui d'la mort d'un keuf. 
J'amènerai la haine anti-flic et les bavures d'ces putains d'racistes dans mon linceul.
Dans mon élément - Georgio
 

Après trois albums studio et une multitude de scènes, l'artiste a su rester  terre-à-terre et à tenu à remercier la foule en demandant "un putain de bordel pour vous la famille, pour vous les gens qui taffent au festival et les bénévoles, et encore un putain de bordel pour vous." Et son public, Georgio en prend soin et n'hésite pas à mettre les mains dans le cambouis quand une altercation éclate entre deux festivaliers.

Le jeune rappeur a fait une sortie remarquée lorsqu'il a ordonné de faire couper la musique, après avoir constaté qu'une bagarre avait lieu dans la foule. Il a alors crié : "Oh ! Arrêtez de vous battre ! Vous voulez que je descende et que je vous corrige ?! Ici il n'y a que de l'amour ! Barrez-vous !". Et le public de reprendre en coeur : "Barrez-vous ! Barrez-vous ! Barrez-vous !"

Parce que t'es là et t'es comme une boussole
T'es comme les étoiles, la nuit tu m'accompagnes
J'te laisserai fouiller dans mes rêves indomptables
C'est pas fini - Georgio 
 

Ceux qui n'étaient pas déjà conquis par l'artiste l'ont sûrement été en quittant la scène idyllique de la plage, électrisée par la puissance scénique de l'artiste. Accompagné par Isha, Georgio a su faire remonter la température de la presqu'île du Malsaucy de plusieurs degrés. 
 
Sur son dernier album, XX5, on dénombre quelques collaborations, avec Vald, Isha et Victor Solf. Bien entouré, c'est tout naturellement que les Eurockéennes ont décidé de lui donner les clefs de la scène de la plage pour la programmation. On y a retrouvé justement Isha, mais également Thylacine, Hubert Lenoir, Kate Tempest, Bakar et Aloïse Sauvage.