La start-up H2SYS, installée à Belfort, et l'entreprise doloise Mahytec font partie des sociétés françaises qui travaillent dans la filière hydrogène. La région de Bourgogne Franche-Comté a été labelisée "territoire d'hydrogène". Le plan du gouvernement devrait soutenir ces actions.
Ce vendredi matin, Le gouvernement a annoncé qu'il allait mobiliser 100 millions d'euros dès l'an prochain pour accompagner les investissements dans les premiers déploiements d'infrastructures et de véhicules. Le gouvernement a annoncé qu'il allait mobiliser 100 millions d'euros dès l'an prochain pour accompagner les investissements dans les premiers déploiements d'infrastructures et de véhicules.
Les industriels français ont accueilli favorablement ce vendredi le plan hydrogène présenté devant eux par le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, "première" reconnaissance selon eux de l'intérêt de cette filière, même s'ils espèrent que d'autres moyens et initiatives suivront.
"Nous sommes très satisfaits que pour la première fois la France affirme une vision d'ensemble, systémique sur l'hydrogène (...) car c'est cela qui peut structurer une dynamique dans la durée", a réagi auprès de l'AFP Pierre-Etienne Franc, directeur de l'activité mondiale énergie hydrogène du géant des gaz industriels Air Liquide.
L'intérêt de l'hydrogène est sa facilité de stockage et sa possibilité de remplacer des énergies fossiles et polluantes. Associé à des énergies renouvelables, l'autonomie est interessante pour les activités isolées ou en mouvemen comme les voitures. Les technologies existent, reste maintenant à développer les infrastructures.
En Franche-Comté, la filière hydrogène a une longueur d'avance en raison des recherches des laboratoires universitaires. Deux anciens chercheurs de Femto-St ont d'ailleurs créé leur entreprise.
A Dole, la société Mahytec a été créé il y a dix ans. Aujourd'hui, les effectifs sont passés de 4 à 24 personnes. L'entreprise est la seule entreprise française qui travaille sur les deux formes de stockage de l'hydrogène : soit sous forme de gaz, soit sous forme d'une poudre qui absorbe l'hydrogène facilitant ainsi son stockage. Les usages sont multiples. Ces stockages d'énergie permettent d'allonger l'autonomie des activités comme la restauration dans les trains ou dans les gîtes isolés.
La start-up de Belfort, H2SYS, elle, a été créé par Sébastien Faivre en septembre 2017. Sept salariés travaillent à Belfort, tout à côté des géants General Electric et Alstom. L'entreprise développe des piles à hydrogène. C'est le même usage que les groupes électrogènes au diesel mais les performances sont écologiquement compatible. Les énergies renouvelables sont utilisées pour produire de l'électricité qui permet, via l'electrolyse d'eau, d'obtenir de l'hydrogène. Du 14 au 18 juin prochains, la société belfortaine va fournir de l'énergie pour un événement en pleine nature : les Jeux internationaux de la Jeunesse.
Les enjeux du développement de la filière hydrogène sont particulièrement importants pour assurer la transition écologique. La Bourgogne Franche-Comté a été labelisée "Territoire Hydrogène"par le Ministère de l’Environnement de l’Énergie et de la Mer en mai 2016. Sur le site dédié de la région, tous les projets de cette filière d'avenir sont détaillés. La région rappelle que "Il y a un peu moins de 20 ans, à Belfort, les premiers travaux sur les systèmes Pile à Combustible débutaient. Depuis, le FCLAB, la plateforme technologique unique en France a doublé ses capacités d’expérimentations et regroupe 140 chercheurs."
La Lettre spécialisée ENERGHy Flash de la Région BFC précise dans un communiqué que "deux sujets intéressent plus particulièrement la région Bourgogne France-Comté. Il a été question de bus à hydrogène (un thème adressé par le projet EOLBUS à Auxerre) et du train à hydrogène".
En France, l'objectif est de produire 10% d'hydrogène "vert" d'ici à 2023, puis entre 20 et 40% en 2028, et de déployer plus de 5.000 véhicules (200 lourds et 5.000 utilitaires légers) dans cinq ans, et jusqu'à 50.000 dans dix ans, contre un peu plus de 250 aujourd'hui.
"Nous avons la chance en France d'avoir des acteurs en avance, des industriels de premier rang capables de s'imposer", a défendu Nicolas Hulot.
Pour Philippe Boucly, président de l'Afhypac, association qui rassemble les acteurs de la filière, ce plan est "un jalon majeur dans la construction d'une filière compétitive en France", quand d'autres pays, (Japon, Chine, Allemagne) ont déjà avancé leurs pions.
Le soutien de l'Etat permettra aux industriels de "contribuer à gommer une partie des surcoûts", à la fois pour la production de l'hydrogène et dans ses usages (mobilité et stockage de l'électricité), selon lui.