Semaine de mobilisation pour l'intersyndicale d'Alstom

Le rapprochement entre Alstom et Siemens, annoncé le 26 septembre 2017, continue d'inquiéter l'intersyndicale CGT, CFDT, CFE-CGC, FO. Quatre représentants de cette intersyndicale ont été reçus ce matin par les services du ministère de l'Economie et des Finances. 

Bien que l'Etat ait annoncé sa sortie du capital d'Alsom, les élus et représentants syndicaux voulaient faire part de leurs inquiétudes. Comme l'avait déjà indiqué le PDG d'Alstom, qui doit prendre la direction de la nouvelle entité Alstom Siemens d'ici la fin de 2018, le représentant du ministère a confirmé qu'aucun site ne doit fermer ni en France ni en Allemagne au cours des 4 prochaines années. L'emploi doit être aussi maintenu. Des engagements qui avaient été rappelé par le ministre de l'Industrie et des Finances Bruno Le Maire lors de son audition le 4 octobre 2017 par la commission économique de l'Assemblée nationale :

Les dirigeants de Siemens ont pris, par écrit, des engagements importants, qui seront consolidés dans le cadre de la procédure relative aux investissements étrangers en France. Henri Poupart-Lafarge, actuel président d’Alstom, présidera le nouvel ensemble. La composition du conseil d’administration reflétera le caractère franco-allemand de l’entreprise, puisqu’il comprendra quatre administrateurs indépendants de Siemens, dont trois Français, et les trois membres français de ce conseil d’administration auront un droit de veto sur les décisions stratégiques du nouvel ensemble Siemens-Alstom. Le siège de l’entreprise sera maintenu en France, avec une cotation à la Bourse de Paris pour une durée au moins équivalente à dix ans. Siemens transférera l’ensemble de sa division mobilité et matériel roulant à la nouvelle entreprise et s’engage à ne recréer aucune activité concurrente sur le matériel roulant en son sein. Les compétences industrielles en France et en Allemagne seront conservées. L’intégralité des sites seront préservés et le niveau d’emploi global en France et en Allemagne sera maintenu. Aucun départ contraint et aucune fermeture de site ne pourront avoir lieu dans ces deux pays, jusqu’en 2023 au moins. Les investissements et l’emploi dans les départements de recherche et développement resteront au minimum à leur niveau actuel en France et en Allemagne jusqu’en 2023. L’ensemble des engagements pris par l’État en 2016 concernant le site de Belfort seront repris. Enfin, l’entreprise s’engage vis-à-vis des sous-traitants français et allemands à maintenir les commandes nationales à leur niveau actuel et à poursuivre les contrats en cours. Voilà très concrètement l’ensemble des engagements rendus publics au cours de cette audition, pris par Siemens vis-à-vis d’Alstom et des pouvoirs publics. Tous ces engagements que je viens de vous citer, dont seule une partie était publique jusqu’à présent, feront l’objet d’un comité de suivi, qui associera des représentants des salariés, des administrateurs indépendants et des membres des gouvernements français et allemand. J’ai moi-même indiqué aux salariés de Valenciennes il y a deux jours, que je présiderai du côté français ce comité de suivi et que j’attends du gouvernement allemand qu’il propose, dès que mon homologue sera nommé, que celui-ci préside ce comité de suivi pour la partie allemande.

Le 11 octobre, Henri Pourpart-lafarge avait lui aussi été auditionné par les députés. Vous pouvez écouter la déclaration du PDG et les questions des députés sur le site de l'assemblée nationale. 
A noter que les députées Ian Boucard (LR) du Territoire-de-Belfort, Michel Zumkeller, (Les Constructifs : républicains, UDI, indépendants) du  Territoire de Belfort et Denis Sommer (La République en Marche) du Doubs font partie de cette commission d'enquête de l'assemblée nationale. Parralélement, le Sénat a mis en place une mission qui abordera l'accord Alstom/Siemens mais aussi le rôle de l'Etat stratège dans l'ensemble des flières industrielles. Le sénateur socialiste du pays de Montbéliard, Martial Bourquin, est nommé rapporteur de cette mission.

Mercredi, les députés de la commission d'enquête écouteront les organisations syndicales représentatives Alstom. Cette audition, sera sous forme de table ronde en présence de M. Claude Mandart, délégué syndical central CFE-CGC, de M. Jean-Louis Profizi (CFE-CGC), secrétaire du Comité central d’entreprise Alstom Transport France, de M. Gérard Mardiné, secrétaire national (économie/industrie) CFE CGC, de M. Laurent Desgeorge, délégué syndical central CFDT, de M. Philippe Pillot, délégué syndical central FO, accompagné de M. Charles Menet (site de Saint-Ouen TIS), M. Vincent Jozwiak (site de Valenciennes), M. Hervé Fillhardt (site de Reichshoffen), M. Fabrice Cotrel (site de La Rochelle), et MM. Daniel Dreger, Boris Amoroz et Bernard Devert, représentants syndicaux CGT. 

Cette semaine doit aussi avoir lieu un comité de groupe mené par Henri Poupart-Lafarge. 

Enfin, les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CGT, FO Alstom appellent à la grève et à un rassemblement national le jeudi 30 novembre 11h au ministère de l’économie et des finances à Bercy. L'intersyndicale veut exiger du gouvernement "qu’il prenne les mesures qui s’imposent pour préserver tous les sites Alstom en France, toutes les activités et tous les emplois sur chaque site" indique le préavis de grève. Ce préavis dénonce le fait qu'en se retirant d’Alstom au profit des actionnaires, l’Etat renie les engagements qu’il avait pris au moment de la vente du secteur énergie d’Alstom à GE, à savoir devenir actionnaire de référence pour garantir le maintien des emplois sur Alstom. A Belfort, les syndicats n'ont pas encore décidé de la forme que pourrait prendre ce mouvement de grève. 

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