Comment j'ai survécu au premier jour du festival des Eurockéennes de Belfort ! Tout était là pour passer une journée inoubliable, pourtant, en un instant, tout a basculé. Je vous raconte.
15h50, ça fait quelques heures que j'attends patiemment derrière les barrières. La chaleur est écrasante, les jambes lourdes, mais l'impatience est réelle.
Comme moi des centaines de festivaliers, certains grimés, d'autres déguisés, font le pied de grue, en jetant un œil discret mais inquiet sur le ciel. Les portes sont censées ouvrir à 16H00, plus que 5 minutes, ça tombe bien, je vais foncer côté grande scène, ce soir y'a Stromae.
Ça y est les portes ouvrent, le service de sécurité est prêt à nous accueillir, on suit sagement en file indienne. Encore un peu de patience, le temps d'une fouille et c'est la délivrance.
Mais ça, c'était sans compter la météo capricieuse de cette fin juin. Le département était en vigilance orange orages, mais nous on s'en foutait on voulait juste une petite danse.
C'est juste un grain, une ondée je suis sûr. Ça ne va pas durer, on va bientôt pouvoir y aller. Mais ça continue, ça fouette, c'est une vraie tempête. La tente au dessus de ma tête tangue comme un vulgaire chiffon. Les mines réjouies font place à l'angoisse.
Je réussis tant bien que mal à m'extirper de là, je cours jusqu'à un endroit qui me semble moins exposé. Trempé, haletant, je me pose deux secondes, ça va bien s'arrêter.
Enfin, la pluie cesse, l'orage passe son chemin, alors oui on aura les pieds mouillés mais au moins on va pouvoir faire ce pour quoi on est venu, écouter de la musique... Mais une rumeur traine dans l'air, certains disent que la journée va être annulée, le drame. Et Stromae ?
Ça y est c'est sûr, les annoncent tombent. Le site est évacué, la journée est terminée. Franchement, je suis dégouté, mais vu les dégâts, certains parlent même de blessés, du camping dévasté, ils ont raison, mieux vaut assurer.
Je ravale ma tristesse, et je reviendrai demain, pis si c'est pas demain, ça sera samedi et si c'est pas Stromae, ça sera un autre... les Eurocks n'ont pas dit leur dernier mot.