Les conducteurs de camions transportant des matières dangereuses (carburant, gaz, produits chimiques...) reprennent leur grève lundi 29 mai 2017. Des stations-services risquent d’être à sec, préviennent-ils.
Quel est le but de cette grève ?
Avec cette grève, la CGT-transport veut forcer les organisations patronales du transport routier (FNTR, TLF, OTRE) à "négocier" l'insertion dans la convention collective du transport routier de "spécificités" propres aux matières dangereuses.Les conducteurs réclament une amélioration de leurs conditions de travail.
Certains conducteurs "font 56 heures par semaine", rappelle le syndicat qui demande notamment une durée journalière de travail maximale de 10 heures, un suivi médical semestriel spécifique, un taux horaire minimal de 14 euros de l'heure et un treizième mois. La CGT-transport dit attendre depuis le 10 mai une réponse à ses revendications.
Va-t-on vers une rupture des stocks ?
Le mouvement de grève a été déclenché vendredi en plein week-end de l'Ascension. Il a repris ce lundi matin avec notamment le blocage de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) et du dépôt de la Rochelle. En Ile-de-France, des barrages filtrants ont également été mis en place devant huit des neuf dépôts pétroliers de la région.Les grévistes "essaient de convaincre les conducteurs" de se joindre au mouvement et le trafic est "ralenti", indique la CGT Transports, qui estime la proportion de grévistes "aux alentours de 70%". Toujours en Ile-de-France, "70 à 80%" des stations-service sont "en risque de rupture de stock, contrairement au discours rassurant de l'Ufip (Union française des industries pétrolières)", selon la CGT.
Les grévistes sont "motivés", d'autant que "nous n'avons toujours pas d'écho de la partie patronale, même pas le principe d'une rencontre", déclare Fabrice Michaud de la CGT Transports en dénonçant le "mépris" du patronat.
Les opérateurs de chargement et déchargement (des camions) du groupe Total "envisagent" aussi de se mettre en grève, sur les sites de Pont-les-Valence, Gennevilliers, Toulouse et Valenciennes, dit le syndicat.