Les universités pourront sélectionner les étudiants en 1ère année de master

Cette sélection devrait entrer en vigueur dès la rentrée 2017. Elle permettra de mettre fin à des années d’une situation ingérable qui a vu se multiplier des recours en justice d’étudiants recalés à la suite de sélections illégales opérées par certaines universités.

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L’accord a été conclu hier, mardi 4 octobre 2016, entre la ministre de l'Éducation  nationale Najat Vallaud-Belkacem, les organisations étudiantes et les présidents d'université. Si officiellement, le terme de « sélection » n’est pas utilisé par la ministre, c’est bien d’une sélection dont il s’agit, à l’entrée du master (formation en bac + 4). Une sélection qui s’accompagnera d’un dispositif pour permettre aux étudiants recalés de poursuivre leurs études.

Que dit l’accord sur cette « sélection » ?


Les universités pourront fixer les capacités d’accueil à l’entrée de chaque master et fixer des conditions d’admission : dossier ou concours. Les étudiants qui ne pourront pas accéder au master de leur choix bénéficieront d’un dispositif de soutien grâce à une plateforme. Celle-ci –qui devrait opérationnelle à la rentrée 2017- listera l'offre sur le plan national, et disposera d'un fonds, au montant encore à déterminer, pour aider à la mobilité des étudiants qui n'auront pas obtenu un master dans leur université.
Par ailleurs, dans le cadre du droit à la poursuite des études pour tous les étudiants diplômés en licence, les recteurs seront tenus de faire 3 propositions aux étudiants qui n’auront pas trouvés de formation, dont au moins une proposition dans leur université d’origine.

Pourquoi mettre en place une sélection ?


Avec 45 000 étudiants supplémentaires, dont plus de 30 000 pour les seules universités, les facultés françaises ne sont pas loin de l'engorgement en cette rentrée 2016. La situation était tendue notamment pour certains M2 (2ème année de master) particulièrement demandés et qui ne pouvaient pas accueillir tous les candidats.
Cela faisait des années que les problèmes se multipliaient et engendraient de plus en plus de recours d’étudiants recalés qui après avoir intégré la 1ère année de master se trouvaient dans l’impossibilité de poursuivre leur cursus. En 2002, le système du master avait pourtant été créé pour remplacer le modèle licence-master-doctorat et mettre en place des formations en master sur un cycle de 4 semestres. Pour éviter l’engorgement, certaines universités ont mis toutefois en place des systèmes de sélection entre la 1ère et la 2ème année de master. Une sélection jugée illégale par le Conseil d’Etat.

Qu’en pensent les syndicats d’étudiants ?


Jimmy Losfeld, président de la Fage, syndicat étudiant, a tenu à "récuser le terme de sélection", car "la sélection c'est l'exclusion. Or cette réforme permet à tous les titulaires d'une licence désireux de poursuivre ses études de s'inscrire à un master ". Selon lui, cet accord est « une victoire pour tous les étudiants car cela va dans le sens de la démocratisation de l’enseignement supérieur ».
Lilâ Le Bas, la présidente de l'Unef, premier syndicat étudiant, s’est réjouit de voir que « cette barrière sélective qui existait entre le master 1 et le master 2 [soit] déplacée et affaiblie ». Elle a mis l'accent elle aussi sur "le droit à la poursuite d'études" et s’est dit attentive à la façon dont ce droit sera garanti : « nous voulons être sûrs qu’un étudiant ne sera pas obligé d’être mobile sur le territoire ».
La Conférence des présidents d'université (CPU) a salué "une solution à un problème qui empoisonne la vie des universités et de leurs étudiants depuis maintenant près de dix ans". Cet accord "permettra aux établissements de sortir de l'insécurité juridique", ajoute-t-elle.
Pour Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education, l’accord conclu est un « compromis historique ».

Deux facultés gardent la possibilité de sélectionner en cours de master


Les facultés de droit et de psychologie pourront sélectionner entre la première (M1) et la deuxième année (M2) de master, car plusieurs concours se passent après l'obtention du M1. Le candidat refusé au master de son choix pourra solliciter le recteur, qui devra lui faire trois propositions, dont l'une disponible dans l'établissement où l'étudiant a obtenu sa licence, ou, à défaut, un établissement de sa région académique.
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