Les gendarmes les appellent les VIF, les violences intrafamiliales. Elles ont augmenté de 150% pendant la période de confinement dans le département du Doubs. Un résultat saisissant à nuancer toutefois.
Tous les départements de France font le même constat. Le Doubs n’y échappe pas. La gendarmerie vient de révéler les chiffres de la délinquance intrafamiliale en période de confinement. Ils sont en nette augmentation.
Une augmentation de 150%
Dans le Doubs, les violences intrafamiliales ont augmenté de 150% si l’on compare les périodes de mars-avril-début mai de 2019 et de 2020.
L’officier chargé de la communication de la gendarmerie du Doubs, Philippe Antoni, à l’origine de ce travail statistique, précise les faits. «On constate une augmentation de nos interventions pour des scènes de violences intrafamiliales. Ça été le premier motif d’intervention en volume pour nous en période de confinement. Dans le détail, 80% des victimes étaient des femmes, 20% des hommes et 30% des enfants ou mineurs. »
Le gendarme précise toutefois son propos et nuance. « Nous comptons 188 faits supplémentaires dans le département si l’on compare les périodes 2019-2020. C’est beaucoup. Mais dans le même temps, on compte moins d’infractions. Le nombre de femmes victimes a diminué. »
Que faut-il comprendre alors ?
« Chaque femme agressée, insultée est une victime. Ce qui a baissé ce sont les présentations aux urgences ou devant un médecin pour des coups. Ainsi que les plaintes déposées au pénal. Les interventions des équipes de gendarmerie ont été plus nombreuses, sans doute ont-elles stoppé à temps les faits de violences. Les gendarmes peuvent résoudre la situation sur place ou l'apaiser. Dans les cas de violences intrafamiliales, on rédige toujours des renseignements judiciaires, on prévient ensuite les associations de victimes, et le procureur de la République est toujours informé des faits. »
+125% pour des tapages diurnes et nocturnes
Les autres interventions de la gendarmerie ont diminué en général de 80 à 90% pendant cette période.
Intégrité physique, atteintes aux biens, cambriolages, escroqueries, infractions économiques et financières et bien sûr sécurité routière, « même si on a relevé un retour des excès de vitesse en fin de période de confinement.», précise le major Philippe Antoni.
« Notre deuxième surprise c’est la recrudescence des faits de tapages nocturnes. +125% par rapport à l’année précédente. C’est notre deuxième facteur d’intervention en volume.»
Un type d’intervention là encore compliqué dans la forme et l’approche. « Il y a eu des violences et des outrages envers les gendarmes. L'alcool désinhibe. La situation économique, sociale dans lequel les personnes vivent compliquent les choses aussi. Mais souvent il suffit d’un coup de téléphone pour faire baisser le niveau sonore d’une enceinte ou inciter à décaler le passage d’une tondeuse.»