Le département de l'Yonne est tout proche de l'Île-de-France. Pourtant sa relation avec la région capitale a pu s'atténuer ces dernières années. Plusieurs collectivités et la préfecture planchent ce lundi sur les moyens de renforcer ses liens avec Paris.
Améliorer les connexions ferroviaires, devenir la "destination fraîcheur" des Parisiens : la préfecture et plusieurs collectivités de l'Yonne, située aux portes de l'Île-de-France, planchent sur des propositions présentées ce lundi 1er juillet 2019 pour "réinventer" leur relation avec la région capitale.
Les interactions entre le département et le Grand Paris "sont historiques, économiquement et sur le plan des transports, mais (cette relation) s'est atténuée, aujourd'hui il faut la reconstruire", a résumé le préfet de l'Yonne Patrice Latron.
"Grenier" de Paris du XVIIIe siècle au milieu du XXe siècle, auquel elle fournit de l'eau, du bois ou encore des denrées alimentaires, puis terre d'industries, l'Yonne s'est éloignée de Paris à la fin du XXe siècle, alors que le TGV rapprochait les grandes métropoles françaises de la capitale.
"Faire en sorte qu'on parle d'une seule voix"
L'étude présentée lundi propose notamment de négocier une tarification spéciale pour les "navetteurs réguliers", qui vont travailler tous les jours à Paris, ou encore un accès facilité depuis l'Yonne au Grand Paris Express (GPE), futur métro automatique autour de la capitale.Selon une étude de l'Insee, environ 10 000 personnes font la navette entre l'Yonne où elles résident et l'Île-de-France où elles travaillent.
La mise en place d'une offre culturelle partagée, d'accords pour organiser des "classes vertes" ou introduire l'alimentation biologique dans la restauration collective sont aussi envisagés.
Le département pourrait aussi devenir la "destination fraîcheur" des Parisiens, en mettant en valeur ses eaux de baignade et de pêche, ou encore fournir du bois de construction à son grand voisin. "Nous devons nous interroger sur la place que nous pouvons prendre dans le Grand bassin parisien", a souligné le maire PS d'Auxerre Guy Férez.
"Peut-être qu'on s'est un peu endormis sur une relation qu'on pensait exclusive, pérenne dans le temps", a reconnu Nicolas Soret, président socialiste du pôle d'équilibre territorial et rural (PETR) du nord de l'Yonne. Selon lui, le plus difficile sera "de rassembler les acteurs de l'Yonne pour faire en sorte qu'on parle d'une seule voix" auprès des élus et des responsables franciliens.