Municipales 2020 : A Joigny, la succession de Bernard Moraine est ouverte

Après avoir régné douze ans sur Joigny, Bernard Moraine (DVG) s'apprête à passer la main. Son adjoint Nicolas Soret (PS) est dans les starting-blocks pour lui succéder. L'actuel président de l'intercommunalité devra faire face à deux listes de la droite et du centre.

La continuité ou le changement ? Pour les élections municipales, trois listes s'affronteront à Joigny : une liste de gauche contre deux listes de droite et du centre. Si beaucoup considèrent Nicolas Soret (PS) comme le favori de ce scrutin, il est nécessaire de rappeler que Joigny est une ville historiquement ancrée à droite. Pour le candidat de la majorité sortante, l'enjeu sera donc de taille :  parviendra t-il, comme son prédécesseur, à rassembler les électeurs sur son nom ? Joigny restera t-elle à gauche ou basculera t-elle dans un autre camp ?

L'actuel premier-adjoint de Bernard Moraine aura face à lui deux candidats néophytes en vie politique municipaleChristophe Delaunay (SE) et Jean-Michel Haudiquet (Union de la droite et du centre).  Mais il reste deux inconnues qui pourraient venir semer le doute : le nombre d'électeurs qui se déplaceront dans les bureaux de vote, et  l'absence de candidat pour le Rassemblement National, qui avait réalisé un très bon score à Joigny aux élections européennes de 2019. En effet, nul ne sait sur quelle liste se reporteront les voix des électeurs du RN. 

 

Nicolas Soret : l'héritage de Bernard Moraine ?

Bernard Moraine ne brigue pas un nouveau mandat, mais le futur ex-maire de la cité jovinienne sera pourtant bien dans cette course aux municipales. Il figure à la neuvième position de la liste de Nicolas Soret (Parti Socialiste) : L'Union de la Gauche. Tout cela n'a rien d'illogique, car depuis douze ans maintenant, les deux hommes ne cachent pas leur complicité. Pour beaucoup,  il était évident que le dauphin de Bernard Moraine devienne tête de liste de la majorité sortante.

Nicolas Soret, 39 ans, ne part pas de rien. Il en fait d'ailleurs un de ses arguments de campagne : "Je suis le seul des trois listes qui a une expérience municipale, qui connaît la vie d'une collectivité, qui connaît l'environnement dans lequel évolue une collectivité" précise t-il aux journalistes de France 3 Bourgogne. Le premier-adjoint de Bernard Moraine peut en effet compter sur son expérience dans la vie municipale, mais aussi à la tête de la communauté de communes du jovinien, et comme conseiller départemental.

Un conseil municipal renouvelé ?

En mettant sur sa liste le désormais 'futur ex-maire' de Joigny, Nicolas Soret (PS) propose aux électeurs la continuité. Pour cette liste, soutenue par le parti socialiste, l'équipe de la majorité sortante a été renouvelée pour un peu moins de la moitié. Cette équipe, dont la moyenne d'âge est de 53 ans, veut aussi se donner un petit coup de lifting avec huit co-listiers de moins de 50 ans. 

Mais en gardant Bernard Moraine et une grande partie de ses adjoints dans sa liste, Nicolas Soret n'aurait-il pas peur de voir son mentor "garder les manettes" du conseil municipal ? Le candidat de 39 ans n'est pas inquiet et précise qu'en cas de succès aux élections, l'ancien maire ne deviendra pas son adjoint : "J'aime bien l'idée que Bernard Moraine soit le vieux sage autour de la table du conseil municipal, auprès de qui je puisse venir prendre conseil. [...] Je - le - connais suffisamment pour savoir qu'il saura s'effacer et me laisser mettre en place la gouvernance que je pense être utile pour Joigny."
 

Deux candidats de la droite et du centre


Christophe Delaunay : "Collectif citoyen pour Joigny"

Christophe Delaunay a 45 ans. Il sera la tête du Collectif citoyen pour Joigny. Cette liste rassemble des militants encartés LREM et LR, et pourtant il assure conduire une liste "sans étiquette" : "la vérité, c'est que des gens qui sont militants  il y en a trois...sur vingt-neuf. Et je ne vois pas comment on peut dégager de ce sous-groupe là une identité pour le collectif, parce que ça voudrait dire que les vingt-six autres ne comptent pas, et ça je n'accepte pas".

Mais ce médecin généraliste est pourtant bien ancré en politique, puisqu'il est aussi l'ancien vice-président de l'association d'union de la droite et du centre. A l'instar du mouvement initié par Emmanuel Macron en 2016, le candidat a fait appel à des néophytes issus de la société civile, ce qu'il assume parfaitement : "si on regarde le collectif qui nous constitue, pour 95% ce sont des gens qui sont complètement neufs sur la politique municipale. Avec des gens issus de la société civile, dont moi-même."

Jean-Michel Haudiquet : "Union pour le Jovinien"

Le troisième et dernier candidat , Jean-Michel Haudiquet, a 64 ans. Cet ancien officier de l'armée de terre a notamment exercé au sein du 28e groupe géographique de Joigny.  C'est lui qui mènera la liste de l'union de la droite et du centre : Union pour le Jovinien. Le retraité dit ressentir de la part des joviniens un "besoin de renouveau" pour Joigny. Il axe sa campagne sur deux thématiques : l'insécurité et le chômage. "Il y a un ras-le-bol naissant sur les problèmes de sécurité, mais aussi du chômage qui est important à Joigny. La sécurité n'est plus présente, les entreprises au niveau national c'est pas non plus la panacée, mais rien n'est fait pour les entreprises. Donc les gens sont un peu lassés." 


De son côté, le Rassemblement National n'aura pas de candidat à Joigny. Il avait pourtant réuni 29% des suffrages lors des élections européennes de 2019.
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