Quatre proxénètes ont été interpellés dans des hôtels des banlieues d'Auxerre (Yonne) et Poitiers (Vienne), le 6 mai dernier. Ces arrestations mettent fin à une année d'enquête et à un réseau de prostitution d'ampleur nationale. Déférés devant la justice, ils encourent jusqu'à 20 ans de prison.
Quatre proxénètes ont été arrêtés par les forces de l'ordre, le 4 mai 2019, dans des hôtels situés dans des banlieues d'Auxerre (Yonne) et Poitiers (Vienne). Ces individus avaient mis au point un réseau de prostitution présent dans plusieurs grandes villes de France. Ces interpellations, menées simultanément, mettent fin à une année d'enquête.
Celle-ci avait débuté par un signalement émis par la direction d'un hôtel de la périphérie de Nancy. La section de recherche (SR) locale établissait alors qu'un groupe criminel organisé, composé de ressortissants roumains, organisait la prostitution de plusieurs jeunes femmes dans des établissements situés autour de la ville.
Présent dans plusieurs grandes villes
Au fil des investigations, les enquêteurs constatent que le réseau opère dans plusieurs grandes villes de France, "en se déplaçant tous les quatre ou cinq jours," relate la SR de Nancy. Le mode opératoire reste le même : les chambres d'hôtel sont reservées par les proxénètes, qui publient ensuite des annonces afin d'attirer d'éventuels clients. Les prostituées, "tenues d'accepter de nombreux clients" chaque jour, versaient une part significative de leur salaire à ces proxénètes.Des interpellations simultannées
Afin de stopper l'activité de ce réseau, les enquêteurs font le choix d'interpeler les proxénètes simultanément. En anticipant les déplacements de ces derniers et en mobilisant une cinquantaine de gendarmes en Meurthe-et-Moselle, dans l'Yonne et la Vienne, les forces de l'ordre ont pu appréhender les individus à Auxerre et Poitiers. 25 800 euros en espèces, trois véhicules, 24 téléphones portables et trois ordinateurs portables ont aussi été saisis.Déférés les 9 et 10 mai devant un juge d'instruction, les quatre hommes ont été mis en examen pour "proxénétisme en bande organisée", puni de 20 ans de réclusion criminelle, "traite des êtres humains" (même peine encourue); "blanchiment aggravé" (10 ans) et "association de malfaiteurs" (10 ans). Trois proxénètes ont été placés en détention provisoire, le dernier sous contrôle judiciaire.