On savait son avenir condamné : le lycée professionnel Saint-Germain à Auxerre va fermer à l'horizon 2026. Une fermeture qui va entraîner un transfert des élèves vers le lycée Joseph Fourier. Mais à quoi seront destinés les locaux à côté de l'abbaye Saint-Germain, une fois devenus vacants ?

L'annonce s'est faite lors de cette rentrée, lors des retours de vacances de printemps : le lycée Saint-Germain d'Auxerre va fermer ses portes, d'ici deux à trois ans.

Un lycée professionnel de 250 élèves

L'annonce ne semble pas perturber beaucoup les lycéens qui fréquentent actuellement l'établissement. Pour la plupart, la fermeture s'appliquera alors qu'ils auront quitté le lycée :  "Moi, ça ne me dérange pas, car je vais finir mon année. Mais potentiellement pour les autres, c'est dérangeant parce qu'il va falloir trouver d'autres lycées." dit un élève. Pour un autre, le changement d'établissement ne sera pas si compliqué pour les futurs élèves : "Pour les autres, aller à Fourier, c'est à côté, c'est pas très loin."

Un élève de terminale quant à lui regrette la fermeture prochaine de l'établissement : "C'est dommage, car à Auxerre, il y a déjà très peu de lycée, très peu de choix. Il y a déjà le général dans plusieurs lycées, et dans les options professionnelles qui sont plus accessibles à tout le monde, il y en a vraiment très peu. Ça limite les chances des lycéens à Auxerre [...] Ils vont envisager d'aller dans une autre ville."

L'établissement prépare pour le bac Vente ou pour le BTS Commerce et accueille 250 élèves. La ville d'Auxerre est déjà propriétaire des lieux. Le lycée se situe entre les archives départementales et l'Abbaye Saint-Germain. La ville souhaite transformer le site en un pôle touristique et culturel. 

Emmanuelle Miredin, adjointe au maire d'Auxerre et chargée de la jeunesse et de l'attractivité du territoire explique en quoi le lycée Fourier va jouer un rôle important pour ce projet : "C'est un site qu'on veut rendre beaucoup plus attractif, qui pour nous a un potentiel de tourisme extraordinaire, à l'échelle de Vézelay et à l'échelle de Guédelon. Aujourd'hui, pour se faire, le lycée dans cet espace-là n'avait plus lieu d'être. D'abord, parce que les bâtiments ne s'y prétaient plus, puisque ce sont des bâtiments extrêmement énergivores et qui vont avoir besoin d'une franche rénovation. On a un projet d'envergure, c'est le cœur de notre projet de territoire, de développer le site de l'abbaye Saint-Germain."

Le lycée Joseph Fourier absorbera les élèves de Saint-Germain

Que va-t-il alors advenir de tous les élèves ? L'emplacement du lycée Saint-Germain est convoité pour créer un pôle touristique avec l'Abbaye Saint-Germain. Emmanuelle Miredin l'accorde, "l'emplacement est assez magique, on l'entend. Il se trouve que c'est un lycée qui perd en nombre d'élèves et l'idée, c'est de faire en 2026 -- aucune classe ne sera fermée -- aller tous les élèves à Fourier."

La Région souhaite rationaliser son patrimoine, et maintient le choix de faire converger tous les élèves au lycée polyvalent Joseph Fourier. Mais pour Olivier Thiébaut, professeur au lycée Fourier et délégué syndical FSU Yonne, ce choix est avant tout un choix de faire des économies sur le dos des lycéens : "On a été très surpris d'apprendre cela deux jours avant les vacances. Les principales questions que l'on a, c'est comment mettre en place des plateaux techniques, comment accueillir tous ces élèves en demi-pension [...] On sait bien que l'objectif, c'est de faire des économies, il n'y a pas d'autres impératifs, pas d'autre logique que la possibilité de faire des économies sur les fluides au niveau de l'énergie, la possibilité de faire des économies sur les postes des territoriaux, et pour le rectorat, c'est de faire des économies sur les enseignants, là où il y aura des 'doublons' entre les deux établissements."

Pour l'enseignant, le seul intérêt du regroupement des lycées concerne les "passerelles" : "un élève qui est en réorientation, par exemple qui est en seconde générale, et qui souhaite se réorienter, ça sera un peu plus simple car ça pourra être fait en interne plutôt que faire des conventions entre les établissements. Avant, ça passait par des conventions. Pour le reste, ça n'a strictement aucun intérêt d'un point de vue pédagogique, au contraire, c'est des contraintes supplémentaires." 

L'enseignant redoute que la concentration importante de lycéens dans le même établissement, qui pourrait porter les effectifs à 1500 élèves, soit "une énorme usine".

Des réunions sont prévues le mardi 25 avril avec le Conseil Régional et Océane Charret-Godard, Vice-Présidente en charge des lycées à la Région Bourgogne-Franche-Comté dans les deux établissements.

  •  avec Baziz Djaouti et Audrey Champigny, bureau de France 3 Auxerre 

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