Onze personnes ont été mises en examen dans l'enquête sur le commando qui avait attaqué deux fourgons de bijoux sur l'A6 dans l'Yonne en mars 2015. Les bandits avaient disparu avec un butin de 9 millions d'euros.
Les suspects ont été interpellés la semaine dernière lors d'un coup de filet dans les milieux du grand banditisme, opéré par les policiers de l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO). Ils ont été placés en détention provisoire.
Sept personnes ont été mises en examen pour "association de malfaiteurs" et "infraction à la législation sur les armes" et six d'entre elles ont été écrouées. Parmi elles, il y a deux employés de la société de convoyeurs Temis, soupçonnés d'avoir apporté des renseignements aux braqueurs présumés. Une septième personne a été placée sous contrôle judiciaire.
Les quatre autres personnes mises en examen le sont pour les mêmes faits, ainsi que pour "vol avec armes en bande organisée", un crime passible de trente ans de réclusion.
Les investigations se poursuivent sous l'égide des magistrats de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris.
Dans quelles conditions ce braquage a-t-il eu lieu ?
Dans la nuit du 10 au 11 mars 2015, une quinzaine d'hommes aguerris et lourdement armés avaient éventré à la pelleteuse deux camions sécurisés qui transportaient des bijoux. L’attaque avait eu lieu sur l'autoroute A6, au péage d'Avallon, dans l’Yonne, à mi-chemin entre Paris et Lyon. Il n’y avait pas eu de victimes.L'attaque s'était produite sur des fourgons de la société Temis, spécialisée dans le transport de biens précieux. Les camions, qui ressemblaient à des poids lourds classiques, avaient été retrouvés calcinés et abandonnés sur un terrain à proximité.
Les bijoux, qui n'ont jamais été récupérés, ont probablement été écoulés. Le butin a été estimé à l'époque à 9 millions d'euros, ce qui fait de cette attaque le braquage de fourgons le plus important depuis celui de Tony Musulin en 2009. Ce convoyeur de fonds avait profité le 5 novembre 2009 d'une halte dans Lyon pour disparaître avec son fourgon et 11,6 millions d'euros alors que ses collègues étaient sortis. Environ 9,1 millions avaient ensuite été découverts dans un box qu'il avait loué. Quant aux 2,5 millions manquants, ils restent introuvables.