Le parc naturel régional du Morvan travaille sur la création d'une voie verte, qui relierait Avallon (Yonne) à Autun (Saône-et-Loire). Un projet qui n'est encore qu'en gestation, mais qui doit à terme bénéficier aux touristes comme aux habitants.
Elle a tout d'une ligne fantôme. Voilà maintenant 12 ans que la voie ferrée qui relie Avallon (Yonne) à Autun (Saône-et-Loire) n'est plus utilisée. Près de 90 kilomètres de chemin de fer qui pourraient, d'ici quelques années, connaître une seconde vie. Avec les six communautés de communes traversées par les rails, le parc naturel régional (PNR) du Morvan imagine leur reconversion en voie verte.
"On aurait évidemment tous aimé que les trains continuent de passer", indique Cyril Brulé, vice-président du PNR. "Mais comme il n'y en a plus, on a décidé de faire quelque chose plutôt que regarder les arbres envahir la voie." En conséquence, une étude a été lancée pour déterminer la faisabilité technique du projet, ainsi que les plus-values touristique et pour les habitants du territoire.
Car la future voie verte doit pouvoir servir aux riverains. "C'est presque plus important pour nous que l'aspect touristique", souligne Cyril Brulé. "On voit que les gens utilisent déjà beaucoup les voies vertes existantes qui relient certaines petites villes. Quand on les rencontre, ils nous disent qu'ils les utilisent pour la balade du week-end, aller au travail, même faire les courses... C'est important qu'ils en bénéficient."
Quid des infrastructures ?
Pour l'heure, la plupart des infrastructures existantes est laissée relativement telle quelle. "Le long de l'ancien chemin de fer, la nature a repris ses droits", nous expliquait en 2022 Pierre Demoux, auteur d'un livre retraçant son voyage à pied sur la voie. "Il y a des ronces, par endroits les arbres commencent à repousser."
"Peut-être que certaines décideront de transformer les anciennes gares en restaurants, ou en d'autres types de bâtiments touristiques."
Benoît Lacroix,chargé de mission "Transition touristique, Avenir Montagnes" au PNRM
Par endroits, les rails commencent à être retirés. Quant aux bâtiments, comme les anciennes gares, leur avenir "va dépendre des collectivités", précise Benoît Lacroix, chargé de mission "Transition touristique, Avenir Montagnes" au PNR. "Peut-être que certaines décideront de transformer les anciennes gares en restaurants, ou en d'autres types de bâtiments touristiques."
À noter qu'un tronçon de la ligne a déjà subi une telle métamorphose. Entre Cordesse-Igornay et Manlay, à cheval sur la Saône-et-Loire et la Côte-d'Or, s'étend sur 12 kilomètres le parcours du "vélorail du Morvan". Inauguré en 2018, il propose des balades de deux heures à l'aide d'engins à mi-chemin entre le vélo et le wagonnet.
Reste que la voie verte est encore loin de voir le jour. Une fois les études terminées, il faudra encore trouver des financeurs. "Ce n'est pas le parc, ni les communautés de communes qui pourront financer le projet", note Cyril Brulé. Ce n'est qu'une fois ces conditions remplies que les travaux pourront débuter... soit, en pratique, pas avant au moins cinq ans.