Municipales 2020 : les pesticides s'invitent dans le débat à Saint-Julien-du-Sault

En 2016, Saint-Julien-du-Sault a été l'une des premières communes en France à prendre un arrêté anti-pesticides. Un sujet qui divise les candidats notamment le maire sortant Guy Bourras (UDI), qui brigue un 6e mandat, et son 1er adjoint, Bernard Dugourgeot (SE) qui présente une liste dissidente. 

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La question des pesticides va-t-elle peser dans le vote des habitants de Saint-Julien-du-Sault ? Le sujet s'est invité dans la campagne électorale et fait débat au sein des candidats. 

Petit rappel historique. Fin décembre 2016, le maire sortant, Guy Bourras, décide de prendre un arrêté municipal pour limiter les épandages de pesticides à moins de 50 mètres des habitations et des lieux publics.

A l'origine de cet arrêté, la volonté pour le maire de protéger les enfants du centre aéré situé à côté d'une parcelle agricole traitée aux pesticides. A l'époque, le maire sortant ne cache pas non plus sa volonté d'urbaniser une zone agricole située entre le centre aérée et un lotissement. Si cet arrêté a été depuis annulé par le tribunal administratif sur demande du préfet, la question des pesticides s'invite de nouveau dans la campagne.
 
 

Un projet d'urbanisation d'une zone agricole pour le maire sortant

Et la cohabitation entre les agriculteurs et les habitants ne va pas s'améliorer avec un projet d'extension urbaine au coeur du programme de Guy Bourras. 

En lice pour un sixième mandat, le maire sortant a en effet le projet de construire un gymnase et un nouveau centre de loisirs à proximité de la parcelle agricole en question. S'il est réélu, il est déterminé à aller au bout de son projet. "Il est très clairement exprimé dans ma campagne que c'est un enjeu pour les années à venir", déclare le maire sortant.

Faute d'accord financier trouvé lors de son précédent mandat avec le propriétaire de la parcelle, il envisage d'autres solutions pour mener le projet à son terme. "Je pense refaire une nouvelle proposition peut-être en l'assortissant d'une indemnité de privation de culture", avance Guy Bourras. 

Liste dissidente

Ce projet a eu du mal à passer au sein de sa majorité et du conseil municipal. Son opposant, Bernard Dugourgeot, l'ex-premier adjoint, a décidé de se lancer dans la course aux municipales et conduit une liste contre celle du maire sortant.

Pharmacien à Saint-Julien-du-Sault, il est élu depuis trente ans et il était le premier adjoint depuis deux mandats. Dans son programme, il prône plus de démocratie et d'échange. Sur la question des épandanges de pesticides, il prend le parti des agriculteurs. "Les solutions, c'est de discuter avec eux, et non pas de les exproprier ou gesticuler dans tous les sens pour faire le buzz dans les médias".

Cependant, les deux candidats se rejoignent sur un point. Bernard Dugourgeot et Guy Bourras veulent faire respecter la loi et le décret gouvernemental fixant les limites d'épandage à 5 ou 10 mètres des habitations selon le type de culture. Bernard Dugourgeot prône d'autres solutions comme "la possibilité de mettre des haies, des haies assez grandes pour freiner le passage d'aérosols de pesticides." 

L'arrêté anti-pesticides source de tensions avec les agriculteurs 

Depuis l'arrêté anti-pesticides pris en 2016 et la mise en place du décret gouvernemental concernant la distance minimale d'épandage, la relation entre agriculteurs et la municipalité est compliquée. "Par rapport à ma profession, cela m'a gêné", déclare Alain Gonthier, agriculteur sur Saint-Julien-du-Sault. 

Les agriculteurs expliquent utiliser des doses infimes des produits phytosanitaires pour traiter leur culture. Conséquence du décret pris par le gouvernement, ils craignent une perte de revenu conséquente pour leur exploitation. 

Autre candidat dans cette élection, Annie Kermin se présente pour pour la troisième après les municipales de 2008 et 2014. Elle conduit une liste intitulée "Liste d'unité au service des habitants de Saint-Julien-du-Sault". Sa liste a reçu le soutien du Parti ouvrier indépendant démocratique (POID). 
  

L'environnement est devenu l'une des priorités des Français


Depuis 2017, près de 120 maires en France ont pris des arrêtés anti-pesticides dont certains sont devenus de fervents défenseurs à l'image de Daniel Cueff, le maire de Langouët, une commune située en Bretagne. Le sujet des pesticides est devenu pour certains maires un enjeu de santé publique. 

Selon un sondage Odoxa-CGI réalisé pour Franceinfo en décembre dernier, pour un Français sur trois, l'environnement doit être l'une des priorités d'un maire. Toujours selon ce sondage, certaines mesures sont plebiscitées comme le fait de prendre un arrêté interdisant l'épandage à proximité des habitations (84%) ou interdisant l'usage du glyphosate (82% d'approbation).
L'ensemble des candidats au premier tour à Saint-Julien-du-Sault
  • Guy Bourras (UDI), maire sortant
  • Bernard Dugourgeot (SE)
  • Annie Kermin (POID)
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