Ce vendredi 20 novembre, les commerçants de Toucy, contraints de devoir de nouveau fermer leurs portes, ont affiché des pancartes sur leur boutique. Une manière d'interpeller le gouvernement alors qu'ils craignent de ne pas survivre au deuxième confinement.
"Stop aux absurdités", "commerce en danger de mort", "commerce à l'agonie" : ce sont ces slogans qui ornaient ce matin les boutiques du centre-ville de Toucy. Confinement oblige, comme dans toutes les villes de France, les magasins "non-essentiels" de la ville de Toucy doivent rester fermés. En colère et inquiets pour leur avenir, les commerçants du centre-ville ont donc lancé ce matin une opération "commerces fantômes" afin d'alerter sur leur situation.
Avant de se retrouver à 10 heures place de la mairie pour une prise de parole, les commerçants ont feint de fermer leur vitrine comme si leurs boutiques étaient fermées définitivement.
On avait envie de montrer notre désarroi car il y a des commerces qui ne s'en relèveront pas."
Evelyne Duchêne gère de puis 13 ans un magasin de chaussures à Toucy. Pour elle, cette opération vise à montrer "la colère et le désespoir et montrer à quoi ressembleront les centre-villes si dans quelque temps les commerces de proximité ferment les uns après les autres. On avait envie de montrer notre désarroi car il y a des commerces qui ne s'en relèveront pas."
Dans un communiqué de presse, les commerçants fustigent une fermeture administrative injustifiée. Ils se disent "nombreux à ne pas accepter cette distorsion de concurrence avec les grandes surfaces où le risque sanitaire," disent-il, "est bien supérieur que dans nos petits commerces où tout a été mis en place pour la sécurité de nos clients".
Un second confinement fatal pour certains
Ces commerçants ont eu du mal à se relever du premier confinement et craignent que la deuxième vague ne leur soit fatale, surtout si elle dure jusqu'à la fin de l'année. "On a un quart de notre année où l'on était fermé donc le manque à gagner, on ne va pas le récupérer, c'est trop tard."
De nombreux petits commerces sont fragilisés avec la crise sanitaire. Pour certains, le deuxième confinement signe, selon Evelyne Duchêne, "leur arrêt de mort". "Il y a des jeunes commerçants qui sont en grande difficulté car ils ont des emprunts sur le dos. Ils sont en grande difficulté donc on se bat pour tout le monde", témoigne la vendeuse. "Beaucoup sont désespérés et au bord du suicide".