Cela fait de longs mois que les salariés de l'entreprise Lafarge, à Frangey, se battent pour la survie de l'usine implantée sur la commune de Lézinnes depuis 1930. Mais, l'espoir s'amenuise de jour en jour.
Plus rien ne s'oppose désormais à la fermeture de la cimenterie. Mardi 27 novembre 2012, la cour d'appel de Versailles a débouté les employés qui demandaient l'annulation du plan social et la suspension de la fermeture de l'usine de Frangey, dans l'Yonne. L'usine tourne au ralenti et le moral des salariés est au plus bas. Après des mois de combat, ils savent que leur site est voué à terme à la fermeture.En mai 2011, Lafarge Ciments a annoncé la fermeture de son usine de Frangey d'ici la fin 2012. La direction invoque notamment une surcapacité des fours par rapport au marché national, ainsi qu'un coût de production élevé. "Il n'y aura pas de suppression de postes. Chaque salarié va se voir proposer une solution de reclassement au sein de Lafarge Ciments", promet le groupe.
Les 69 employés de Frangey contestent cette fermeture. Ils ont fait valoir que le motif économique invoqué par la direction pour fermer le site de l'Yonne n'est pas valable, car la société fait des bénéfices. Mais, la cour d'appel de Versailles vient de confirmer la décision rendue en première instance par le tribunal de grande instance de Nanterre. Les juges ont reconnu que le plan de restructuration mis en œuvre par Lafarge reposait sur des motifs économiques fondés.
Le four de l'usine icaunaise s'est arrêté mercredi 28 novembre à 11h20. L'arrêt a été effectué dans les règles de l'art. L'objectif des salariés étant de permettre une remise en route rapide au cas où l'activité serait amenée à reprendre. En attendant cette éventualité, le site conservera une activité de broyage.
Deux pistes de reconversion, qui pourraient "coexister", sont actuellement à l'étude : une usine de traitement du chanvre pour produire des matériaux de construction et une usine de production de matériaux à partir des argiles de la carrière de Frangey. La première usine représenterait une dizaine d'emplois et la seconde de 20 à 25 emplois.
Le cimentier français Lafarge, qui est aussi le premier cimentier mondial, emploie 8 000 personnes en France et 76 000 dans le monde. Le groupe est présent dans 78 pays.
Reportage de Baziz Djaouti et Christian Mirabaud avec :
- Arnaud Segado, délégué syndical Lafarge-Frangey
- Delphine Goux, épouse d'un salarié de Lafarge-Frangey
- Didier Groguenin, 38 ans d'ancienneté chez Lafarge-Frangey