CGT-Cheminots et SUD-Rail appellent les contrôleurs de la SNCF à débrayer du jeudi 4 décembre au soir au dimanche 7 au matin. Objectif : réclamer des postes supplémentaires et protester contre la fin de la présence systématique d’un contrôleur à bord des trains. Des perturbations sont prévues
Une réunion de conciliation est-elle encore possible ?
La CGT-Cheminots (première organisation syndicale de la SNCF) et SUD-Rail (troisième) ont déposé un préavis de grève national, qui court du jeudi 4 décembre à 19h jusqu’au dimanche 7 décembre à 7h.D'ici là, la CGT-Cheminots demande à la direction "une réelle négociation", après deux réunions qu'elle juge infructueuses. "Nous sommes dans l'attente d'une réunion de conciliation. La direction a les leviers pour répondre aux cheminots", estime son porte-parole Thierry Nier.
Les deux syndicats protestent notamment contre le manque de moyens. La CGT estime qu'il manque au niveau national 436 contrôleurs "pour assurer la charge de travail conformément aux cadres d'organisation définis par la direction elle-même", explique Thierry Nier.
Qu’est-ce que le mode d'exploitation dit "agent seul" ?
La CGT-Cheminots et SUD-Rail considèrent également que le mode d'exploitation dit "agent seul", laissant à certaines heures le conducteur seul agent à bord, met à mal la sécurité et bouleverse le métier des contrôleurs.Ce dispositif a mis fin à la présence systématique du contrôleur à bord, au profit de contrôles ciblés par des brigades de plusieurs contrôleurs. Il est déjà à l'oeuvre sur près d'un train sur deux en France, selon la SNCF. Sur la ligne Paris-Beauvais, où il est expérimenté depuis juillet, il rencontre l'hostilité d'une partie des conducteurs, qui ont exercé de manière répétée leur droit de retrait avec le soutien de tous les syndicats du réseau nord.
Comment la SNCF va-t-elle financer la réforme ferroviaire ?
Pour la CGT-Cheminots, ce mode d'exploitation "ne convient pas sur un certain nombre de lignes". "Conduire un train est un métier. Informer les passagers et accompagner le train en veillant à la sécurité de tous en est un autre"."Nous considérons que la présence humaine dans les gares et dans les trains a un effet dissuasif", ajoute le porte-parole de la CGT-Cheminots. Selon lui, la SNCF "cherche à faire des économies pour financer la réforme ferroviaire", qui au 1er janvier réunira la SNCF et Réseau ferré de France, le gestionnaire du réseau.
Les deux syndicats disent aussi vouloir défendre les déroulements de carrière des contrôleurs, dont le métier est aujourd'hui "en refonte".
Contactée par l’AFP, la SNCF n'a pas réagi.