A l'occasion du comité central d'entreprise, les syndicats dévoilent l'ampleur du plan de restructuration qui va toucher le site de La Janais. Pierre Contesse, porte-parole de l'intersyndicale, répond à nos questions.
Des salariés de La Janais ont quitté Rennes à 4h ce matin pour aller manifester à Paris à l'occasion du CCE du groupe. Pour l'occasion, l'intersyndicale a pu rendre public des documents qui permettent de se faire une idée du plan de réduction d'effectifs qui affectera le site jusqu'en 2015. Sur les 1 400 postes supprimés, 1219 concernent la production et 181 l'encadrement. Selon ces documents, les 1 400 emplois supprimés le seront d'abord dans le cadre de départs volontaires. La procédure s'étalera jusqu'en juin 2013. Cependant, si à cette date, le nombre de départs n'était pas suffisant, "la Direction rentrerait dans une démarche de reclassement contraint et à défaut de licenciements économiques" précise l'intersyndicale.
La Direction a également dévoilé le nombre de jours de chômage partiel envisagé jusqu'en 2015 sur le site, soit 17 jours en 2013, 31 en 2014 et 53 en 2015.
La production du site sera aussi largement touchée et dès cette année. La Direction prévoit une production de 140 000 véhicules à la Janais contre 185 000 dans un premier temps. En 2013, ce sera 134 000 (37 000 C5 et 97 000 508) puis 125 000 (25 000 C5 et 100 000 508) en 2014 et 110 000 (22 000 C5 et 88 000 508) en 2015.
A partir de juin 2013, la ligne princippale baissera sa cadence passant de 46 à 38 véhicules/heure.
A l'occasion du CCE, les syndicats ont obtenu la nomination d'un expert qui leur permet de gagner du temps.
Pierre Contesse, délégué FO, porte-parole de l'intersyndicale à La Janais :
"Un site à 100 000 véhicules n'est pas rentable"
- Que va changer la nomination d'un expert sur le plan de restructuration annoncé ?
L’ensemble des élus de toutes les organisations syndicales ont opté pour un expert qui étudie les raisons économiques pour proposer ce planet ses répercussions sociales. Cela va se mettre en œuvre à partir du 27 août. Il y en aura pour un mois, un mois et demi avant que l’expert puisse tirer les premières conclusions. Ca nous permet de gagner un peu de temps de réfléchir au calme et de préparer les salariés.
- Les premières suppressions de postes pourraient-elles intervenir à Rennes avant la fermeture d'Aulnay ?
Les conclusions de l'expert ne vont pas remettre en cause un plan. Maintenant, on va étudier et voir si toutes les propositions qui sont faites ont un appui technique, logique. Il y aura un plan de départs volontaires jusqu'au mois de juin 2013 puis la phase de volontariat s'arrêtera pour une phase de licenciements à partir du 1er octobre 2013.
- Vu les chiffres annnoncés pour la production du site de Rennes, est-ce une remise en cause de La Janais?
Le véritable enjeu de Rennes, c'est l'alliance avec General Motors. Si elle n'amène pas d'activité, on peut se poser toutes les questions parce qu'un site à 100 000 véhicules n'est pas rentable. On peut tout imaginer si on n'a pas un plan de charge au-delà de 2016 avec des volumes importants.
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